La société française a connu de profondes mutations depuis ces vingt dernières années. De bon nombres de facteurs de ces mutations ont été décelés et expliqués, par exemple la féminisation du monde du travail, ou la tertiairisation de l'économie, de sorte qu'ils ne recèlent plus aucun mystère. En revanche, d'autres facteurs apparaissent plus flous et plus illisibles, comme ceux qui touchent les formes d'identité au travail, et la perception des appartenances sociales. Le vieux langage des classes et des métiers semblent s'être usé. C'est ainsi que cet ouvrage : « L'égalité des possibles » tente d'expliquer ces mutations souterraines (...)
[...] Le surpeuplement du logement a des conséquences très négatives sur les scolarités. D'après Enquête Emploi de l'INSEE, plus de 60% des adolescents qui grandissent dans des logements où les enfants sont à plusieurs par chambre, sont en retard au collège. CONCLUSION : Redéfinir les priorités des politiques sociales : pour une égalité des possibles On devrait réduire la fracture entre salariés en situation précaire et salariés en situation stable. Pour atteindre cet objectif, il faut renforcer la protection des emplois en place, l'ancienneté des salariés étant un atout de moins en moins important. [...]
[...] La classe ouvrière est désormais plus proche de l'univers de prestataires de service que celui des ateliers de production comme avant. La condition des ouvriers s'éloigne de la condition d'unités élémentaires de main d'œuvre pour se rapprocher de la condition de personne à part entière. De ce point de vue, le potentiel politique de la classe ouvrière a baissé. Aucune personne ne peut être sollicitée en tant que catégorie. - Une catégorie devenue prépondérante : les employés Le nombre de métier d'employés a littéralement augmenté. [...]
[...] Le potentiel de projets visant à l'égalisation des possibles s'est donc accru. - Politique sociale et compassion L'individu contemporain souffre de sa condition : parce que sa condition se laisse interpréter (par lui-même et par les autres) comme l'expression de ses limites personnelles, des limites de l'usage qu'il a pu faire de sa liberté. Ces inégalités ne sont que le reflet des différences dans l'usage que chacun a pu faire de sa liberté. Les politiques sociales donnant la priorité à l'égalisation des possibles peuvent contribuer à sortir l'individu contemporain de la solitude déprimante de ses échecs et gagner une réelle consistance politique. [...]
[...] C'est ainsi que cet ouvrage : L'égalité des possibles tente d'expliquer ces mutations souterraines. Nous analyserons dans un premier temps la vulnérabilité des relations d'emploi ( le contexte professionnel dans lequel les salariés évoluent ( II et les inégalités auxquelles ces relations demeurent plus ou moins directement associées ( III et en conclusion nous proposerons quelques voies de redéfinitions des politiques sociales à partir d'une égalité des possibles I - La fragilisation des relations d'emploi On assiste aujourd'hui à une société duale : les personnes protégées, et les personnes exposées. [...]
[...] - Les nouveaux employés On assiste à une hausse des employés du commerce ainsi que des personnels au service particulier (par exemple les assistantes maternelles, ou les employés et serveurs de l'hôtellerie et de la restauration).Cette hausse va de pair avec la baisse des employés des univers bureaucratique, et celle des secrétaires et dactylos. Comme pour les ouvriers et les employés, les salariés les plus modestes sont plongés dans des contextes de plus en plus informels, plus proche du client et de la demande finale. Ils ont gagné en autonomie, sont sollicité de façon plus personnelle. - Une société de plus en plus difficile à catégoriser On constate une difficulté grandissante à catégoriser, c'est-à-dire à trouver un dénominateur commun aux nouvelles relations d'emploi, en raison d'une personnalisation des relations d'emplois. [...]
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