Dans un ouvrage majeur, Man, The State, and War (1959) l'un des fondateurs du néo-réalisme Kenneth Waltz s'interroge sur les causes majeures des guerres. Il distingue trois catégories, « images » ou « niveaux d'analyse » considérés comme les racines fondamentales de la guerre :
1. Anthropologique : la guerre s'explique par la « nature humaine » et le comportement individuel
2. La structure interne des Etats (politique étrangère et régime politique)
3. Système international interétatique (anarchique, car non doté de lois imposées aux Etats par une autorité centrale).
Pour Waltz, la troisième cause (cause externe contrairement aux deux premières) est la plus décisive dans le déclenchement d'une guerre. A la question « qui détermine quoi ? » les réalistes privilégient donc la troisième image.
R.Aron, plus nuancé, réévaluera l'importance des variables internes.
Le poids des structures internes :
Analyser la politique étrangère d'un Etat dont le processus de décision est complexe risque de valoriser les variables internes. Etudier l'évolution des relations stratégiques entre les Etats poussera plutôt à souligner le rôle des effets de système.
Concernant la valorisation des variables internes, Kant, Tocqueville et de nombreux libéraux du XIXe siècle ont soutenu que les formes de gouvernement favorisant l'épanouissement des intérêts privés et le respect des opinions publiques freinaient les ardeurs guerrières et contribuaient au développement de relations pacifiques entre Etats animés des mêmes principes.
Bien que cette thèse soit critiquée, l'observation historique est troublante :
- En définissant la démocratie comme un régime d'élections libres et compétitives, et la guerre comme un conflit dépassant un certain seuil de victimes (1000 morts), James Lee Ray affirme que la « peace democratic proposition » ne souffre pas d'exceptions.
Quoi qu'il en soit, l'importance de l'influence du régime sur l'état des relations internationales ne fait pas de doute, ce qui n'a pas été assez pris en compte par la majorité des réalistes (...)
[...] Dans l'arsenal des pressions internationales, elle occupe une place intermédiaire entre l'action diplomatique classique et le recours à la force militaire. L'économie est fondamentale et constitutive de la puissance d'un Etat. Elle peut aussi être utilisée comme un instrument de puissance. (blocus, embargo, aides etc.) De nombreux moyens de pression économique existent, mais ils doivent tenir compte de nombreux paramètres pour être efficace et aboutir au résultat escompté. Les figures de la force militaire On distinguera les stratégies de force brute et les stratégies de dissuasion. [...]
[...] Sans aucun doute, la rapidité actuelle de transmission accroit le poids des exécutifs dans les prises de décisions, même si parallèlement les objets de négociations sont à la fois plus techniques et plus nombreux. L'approche institutionnelle confirme cette primauté de l'exécutif, notamment en France où c'est considéré comme le domaine réservé du chef de l'Etat. Bien que les parlements aient, eux aussi une place importante (Grande Bretagne, Allemagne, Etats-Unis). Mais une déconstruction de ce qu'est l'exécutif souligne la complexité du processus décisionnel, puisque celui-ci dépend d'un nombre très élevé d'acteurs (dont l'opinion publique par exemple). [...]
[...] Pour Waltz, la troisième cause (cause externe contrairement aux deux premières) est la plus décisive dans le déclenchement d'une guerre. A la question qui détermine quoi ? les réalistes privilégient donc la troisième image. R.Aron, plus nuancé, réévaluera l'importance des variables internes. Le poids des structures internes Analyser la politique étrangère d'un Etat dont le processus de décision est complexe risque de valoriser les variables internes. Etudier l'évolution des relations stratégiques entre les Etats poussera plutôt à souligner le rôle des effets de système. [...]
[...] C'est l'ensemble de ces relations appliquées à l'espace élargi du monde qui conduit à parler de l'international comme d'un système. En fait l'expression est trompeuse car: - Mode de régulations imparfait - absence d'autorité politique supérieure à celle de ses membres. C'est, selon l'expression de Marcel Merle un corps sans tête Tirant son origine de la théorie générale des systèmes, la notion de système international a suscité une littérature abondante sans que sa définition ne soit clairement fixée ni ses promesses heuristiques fermement établies. [...]
[...] Quoi qu'il en soit, l'importance de l'influence du régime sur l'état des relations internationales ne fait pas de doute, ce qui n'a pas été assez pris en compte par la majorité des réalistes. Une scène plus complexe Schématiquement, trois séries de facteurs vont renouveler les perceptions et les modes d'analyse des acteurs sur la scène internationale à la fin des années 1960: 1. Effets de conjoncture liés à la guerre du Vietnam: Importance de la contestation interne et son influence importante sur les choix de l'administration Nixon. [...]
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