Les différences de législation rendent délicates les comparaisons internationales chiffrées en matière de prison.
La prison s'est imposée comme un instrument privilégié de régulation et de traitement des troubles sociaux. L'articulation entre la logique de sanction et celle de l'enfermement explique son enracinement dans nos sociétés modernes et éclaire les logiques de justification de la prison aujourd'hui.
Au début, la prison était prise sociologiquement comme un espace clos, une société autonome. Mais depuis les années 1970, la prison apparaît comme l'occasion et l'objet d'une analyse de la société qui la sécrète, l'organise et la tolère.
Depuis l'Antiquité jusqu'au 18e siècle, un individu condamné était banni ou supplicié. Mais dans le contexte des lumières et des philosophies humanistes promouvant l'individu face au groupe social et à l'Etat, les châtiments corporels devinrent insupportables.
[...] On lui reproche son injustice dans la mesure où certaines infractions ne sont jamais punies de briser les liens sociaux et d'organiser des rencontres entre délinquants. Enfin, on reproche à ce système de laisser trop peu de place aux victimes. Les propositions alternatives visent à favoriser et renforcer les modes de contrôle social plus informel, plus doux, les modes de gestion des problèmes par la médiation, l'organisation de rencontre entre délinquants et victimes, mettre en place des réparations, etc. Les limites de ce projet sont qu'il ne traite pas des actes criminels les plus graves et des infractions sans victimes. [...]
[...] La logique se généralise : faire prendre conscience au détenu de sa responsabilité dans l'acte qui a entrainé la condamnation pour l'amener à mieux se conduire ensuite. Les doctrines de la défense sociale. Cette doctrine se développe au début du 20e siècle. Désormais on s'intéresse à la dangerosité des criminels et l'objectif est alors de protéger la société. Dès lors si l'individu est reconnu très dangereux, la prison sera chargée de le neutraliser. Dans le cas contraire, il faudra le libérer très vite. [...]
[...] Il faut donc limiter l'usage de la prison et sa pénibilité. Historiquement, prison pénale et démocratie sont liées et le commentaire de Churchill à ce sujet donne matière à réflexion : La prison est le pire des systèmes de défense d'une société face à des risques de troubles graves, à l'exclusion de tous les autres Et le tournant pris par l'analyse de M. Foucault. C'est à la même époque que le Docteur Guillotin inventa l'engin portant son nom, afin d'abréger les souffrances des condamnés. [...]
[...] On rajoute à cela les associations bénévoles qui se sont multipliées dans ce domaine. La plus importante est l'association nationale des visiteurs de prison. III) Quelles politiques pour la prison ? Certaines des politiques sont argumentées et théorisées en référence explicite avec certaines logiques de justification des sanctions tandis que d'autres sont essentiellement pragmatiques. Politiques pénitentiaires Une prison rédemptrice. On ne peut parler de politique pénitentiaire qu'à partir du 19e siècle où la prison est devenue l'instrument propre à transformer les criminels en hommes nouveaux. [...]
[...] Dans l'autre sens, certaines pratiques qui étaient punies de peines de courte durée ont été dépénalisées comme l'adultère, l'homosexualité ou les chèques sans provision. De même, de nouvelles dispositions sont apparues qui rendent plus difficile d'incarcérer pour très peu de temps, comme tout ce qui concerne la délinquance des mineurs. Alternative à la prison ou nouvelles peines ? Les pouvoirs publics ont cherché à limiter les incarcérations de courte durée en les remplaçant par des mesures dites alternatives. Cela s'applique pour les premiers petits délits, mais si le délinquant récidive, on ne peut plus être aussi laxiste et il faudra donc punir. [...]
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