Sociologie politique du syndicalisme, chapitre 2, Pluralisme et (dé)politisation du syndicalisme, Baptiste Giraud, Karel Yon, Sophie Béroud, 2018, pluralisme syndical, France, politisation, Trade unioniste anglo-saxon, CGT, CGTU, PCF
Dans le chapitre 2 de l'ouvrage de Baptiste Giraud, Karel Yon et Sophie Béroud, ceux-ci cherchent les fondements du pluralisme syndical en France, et étudient le lien entre syndicat et politisation pour comprendre la crise actuelle de ceux-ci. En effet, si certains associent cette crise à la trop grande proximité des syndicats avec la politique, cette analyse doit être nuancée selon ces auteurs. La politisation des syndicats peut être vue comme nécessaire, et la notion de politisation en elle-même n'est pas fixée.
[...] Antoine Prost montre que les adhérents à la CGT sont majoritairement des ouvriers en situation stable, quand les membres de la CGTU sont souvent des OS, nomades et précaires. Les 2 syndicats se retrouvent dans le Front populaire et contre le fascisme, mais la CGTU gagne en influence, mais sera exclue en 1939, avant une nouvelle réunification en 1943. À la Libération, les syndicats possèdent une grande influence, ce qui conduit à la création de Force ouvrière par les réformistes de la CGT, contrôlée par les communistes et affiliée au PCF. [...]
[...] Pour certains, elle est le fruit de l'intégration croissante des syndicats au système, l'ayant conduit a ignoré sa base et à perdre en crédibilité. De plus, ils semblent désormais « ancrés sur leur propre survie », devenus de simples groupes d'intérêts. Avec la baisse de l'influence du marxisme, la désouvrierisation des syndicats et la fin d'un lien fort avec les partis, « la temporalité sociale s'est peu à peu distinguée de la temporalité politique ». Enfin, cette dépolitisation ne doit pas être exagérée, et si elle semble officielle des liens officieux survivent toujours aujourd'hui. [...]
[...] Il existe également un syndicalisme catégoriel, lié aux cadres, classes moyennes intellectuelles, contre une vision marxiste de la société et pour une harmonie sociale, qui met l'accent sur les capacités et le professionnalisme. Enfin, le pluralisme syndical s'inscrit dans le temps après la Libération. En effet, l'État a institutionnalisé le pluralisme, afin de limiter l'influence de la CGT, notamment à travers l'a création d'élections (plus tard à la proportionnelle), l'attribution d'un label de représentativité et une formation syndicale. III. Le refus de la politisation des syndicats au nom de l'indépendance Dans un dernier temps, le refus de la politisation des syndicats au nom de l'indépendance est plus officiel que réel. [...]
[...] Cependant, ce modèle des 3 syndicalismes doit être nuancé. En effet, cela relève d'une autre époque, révolue par la concordance contemporaine du politique et de l'économique. De plus, les syndicats étaient proches des partis au début du siècle, tous membres d'un « mouvement ouvrier ». De plus, syndicalisme anglo-saxon et politique sont intimement liés, proche du Labour Party en Angleterre et du parti démocrate aux États-Unis. La considération nationale semble donc moins pertinente que les facteurs socioprofessionnels : le typographe est réformiste, le mineur communiste. [...]
[...] Tout d'abord, les auteurs se focalisent sur l'évolution du syndicat FO pour comprendre cette dépolitisation. En effet, celui-ci a réussi à se démarquer de ses concurrents par sa prise de distance avec la politique et le socialisme dans les années 70. Il fait naître l'idée de syndicat apolitique et s'ouvre à la droite et aux courants alternatifs. La CFDT suivra cette même voix 10 ans plus tard, et se détachera du PS bien qu'ayant fourni des membres au gouvernement Mitterrand. [...]
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