Les mouvements sociaux suscitent souvent davantage la réaction que l'analyse car il existe envers eux une réelle suspicion. Mais les acquis des sciences sociales permettent de tenir sur les mouvements sociaux un discours plus éclairant parce qu'attentif à la fois aux déterminants sociaux des mobilisations et au vécu de ceux qui participent à l'action .Erik Neveu s'intéresse ici aux enjeux politiques de la culture, à la question des mythologies sociales et à celle des relations entre journalistes et responsables politiques. Il propose une réflexion sur la pertinence des théories de sociologie et de science politique quant aux mouvements sociaux, grâce à un questionnement rigoureux et à de nombreuses interprétations d'analyses. En effet, vider le siècle de ses mouvements sociaux que sont juin 1936, mai 68 c'est en purger le syndicalisme, l'écologisme, l'islamisme, le féminisme. Un mouvement social est aussi une mobilisation autour d'espoirs, d'émotions, d'intérêts qui met en discussion des enjeux sociaux, pouvant faire bouger la société et la politique.
Pourquoi certains groupes se mobilisent ils davantage que d'autres ? Quelle est la « rationalité » des mobilisations ? Quel rôle y jouent les médias ? Comment les systèmes politiques réagissent ils ? On étudiera donc la notion confuse du « mouvement social », les diverses écoles sociologiques et les différentes « boîtes à outils ». Enfin, sera montré en quoi l'analyse sociologique rend compte de la place des croyances et des émotions, du rapport au politique.
[...] Sociologie des mouvements sociaux Collection Repères Editions La Découverte Les mouvements sociaux suscitent souvent davantage la réaction que l'analyse car il existe envers eux une réelle suspicion. Mais les acquis des sciences sociales permettent de tenir sur les mouvements sociaux un discours plus éclairant parce qu'attentif à la fois aux déterminants sociaux des mobilisations et au vécu de ceux qui participent à l'action .Erik Neveu s'intéresse ici aux enjeux politiques de la culture, à la question des mythologies sociales et à celle des relations entre journalistes et responsables politiques. [...]
[...] Le mouvement social est alors une composante de la notion de comportement collectif. Quatre déplacements se produisent: - abandon graduel d'une vision héritée de la psychologie des foules ; - passage d'une vision destructrice des mouvements sociaux à une vision mettant en valeur leur capacité à créer des nouveaux modes de vie ; - remplacement de la logique de contagion à celle de la convergence ; - croyances et frustrations à travers la notions de norme émergente de croyance généralisée : le rôle de représentation prend une place croissante. [...]
[...] C Un bilan contrasté -un effet Trente Glorieuse ? bien que la sociologie des nouveaux mouvements sociaux se soit plongée avec passion dans l'analyse des formes nouvelles de mobilisation, elle ne laisse pas une boîte à outils très féconde. La fascination pour l'objet débouchant sur une célébration complice de la nouveauté est un premier travers. A l'inverse, une part des nouveaux mouvements sociaux a été théorisée. D'autre part, l'analyse des nouveaux mouvements sociaux a abouti à la surestimation de l'importance de certaines formes de mobilisation. [...]
[...] V De nouveaux mouvements sociaux ? A La lecture du renouveau La thématique des nouveaux mouvements sociaux est inséparable des mobilisations contestataires qui naissent à la fin des années 1960 (féminisme, consumérisme La première ligne de clivage constitue les formes d'organisation et répertoires d'action : la structure des nouveaux mouvements sociaux est plus décentralisée. Une seconde se trouve dans les valeurs et les revendications accompagnants les mobilisations : résistance au contrôle social, autonomie. Une troisième : le rapport au politique. [...]
[...] -les tendances à la politisation des mouvements sociaux: C. Tilly a suggéré que dans le cas français, les processus de mobilisation demeurent essentiellement locaux jusqu'au début du XIX°. Deux processus vont bouleverser les conditions dans lesquelles se développe l'activité protestataire Premièrement, le mouvement de nationalisation graduelle de la vie politique à travers l'unification administrative du territoire, l'essor du suffrage universel et le renforcement du rôle de l'Etat. Deuxièmement, le processus d'élargissement des interventions étatiques, fait d'initiatives propres aux gouvernants et aux forces sociales dominante, au fruit de mobilisation visant à obtenir des droits et des protections (invention du droit social). [...]
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