En se basant sur des lectures, notamment celle de L'élégance du hérisson de Muriel Barbery, nous verrons de quelle manière il est impossible d'échapper au dominocentrisme aujourd'hui dans la culture. Celle-ci a besoin de légitimisation, et c'est là que les institutions interviennent. Le populaire s'associe au savant, car il apparait que ce sont deux facteurs importants de la légitimité.
Dans L'élégance du Hérisson, Muriel Barbery raconte l'histoire d'une vieille femme, concierge dans un immeuble parisien peuplé de « bourgeois », et qui est bien plus intelligente et cultivée que les gens ne pourraient le croire par son statut social.
[...] Le présupposé par rapport aux personnages part du principe que décrit Bourdieu dans Les héritiers, les capitaux social et culturel sont liés à la classe sociale d'origine. En effet, selon lui, le don de culture, la transmission culturelle se font en fonction de la catégorie sociale à laquelle l'individu appartient. En partant de se constat, on s'attend donc plutôt à ce que Ozu, Marx ou encore Tolstoï ne soient pas cités par Renée, qui venant d'un milieu populaire ne devrait pas les connaitre, mais par les habitants de l'immeuble. [...]
[...] Il faut par contre que la culture évite de devenir trop populaire et ainsi devenir une culture de masse pour garder sa légitimité. Je prendrais l'exemple de grands groupes de musique comme les Beatles ou les Rolling Stones. En effet ceux-ci sont selon moi tout à fait légitimes pour leur place dans l'histoire de la musique, et leurs côtés innovants et leurs niveaux de performance à certaines époques. Mais on ne peut cependant pas renier leur popularité invraisemblable, qui selon l'appréciation pourrait les classer dans la culture de masse. [...]
[...] Malheureusement, celle-ci est peut-être trop décidée par leur diffusion. La production et la diffusion ramènent indubitablement au bon vouloir de décideurs qui sont de régression en régression ramenés à l'état et aux institutions puisqu'ils sont légitimés par ceux-ci. One ne peut alors échapper au dominocentrisme. Dans L'élégance du hérisson, Renée rend sa culture légitime indépendante de ce rôle des institutions puisqu'elle est autodidacte. Savant et populaire Dans cette optique, la question posée en cours, Et qu'est-ce qui vous permet de dire que Mozart est plus légitime qu'Alizé ? [...]
[...] Cette culture savante la légitime et lui permet une ascension dans sa vie. La clef de son bonheur est finalement l'amour avec un homme faisant partie d'une catégorie sociale élevée. Le symbolisme du dominocentrisme est aussi très fort dans les hasards de la vie des personnages. En effet, l'homme bourgeois qui meurt au milieu du livre meurt d'une maladie, on l'accepte, Renée, pour qui on a de l'affection, meurt quant à elle, accidentellement à la fin. Seule la classe sociale élevée survit, et les plus populaires ne restent que dans l'imaginaire. [...]
[...] La culture légitime considérée antinomique de la culture populaire est ainsi remise en cause dans ces formes culturelles consacrées. Le populaire et le savant intervenant dans la légitimité, l'inverse d'une culture populaire serait alors aujourd'hui soit une culture dénuée de tout aspect savant ou bien une culture ne représentant aucun autre facteur de légitimisation, idéologique ou commercial par exemple. On ne peut cependant pas parler d'autonomie des cultures populaires. À partir du moment où elles sont populaires, j'ai tenté de le démontrer par mon point de vue, elles impliquent forcément un minimum de culture savante et un minimum de légitimité à la base. [...]
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