De Nanteuil M. et Nachi M., "Aux sources du compromis belge : l'invention du consensualisme et du pragmatisme (1828-1835)"

Résumé du document

L'ordre procédural est une structure agençant la pluralité des croyances qui est-elle même amenée par le pluralisme axiologique constitutif.

Il faut néanmoins apporter à cette définition deux précisions. Une au niveau conceptuel où l'ordre procédural se dévoile comme une nouvelle étape de laïcisation car la structure repose sur l'apparition d'une nouvelle normativité juridique. L'autre à un niveau historique, où les pays européens ont connu de nombreux ordres procéduraux différents en fonction de leurs situations nationales. Dans beaucoup de pays, le défi était de limiter les exigences de l'Eglise. De là est né l'absolutisme français. Mais la Belgique, elle, tout comme l'Angleterre un peu avant, est passée directement au stade supérieur : la procéduralisation libérale. Celle-ci prône le débat politique et donc la confrontation des opinions. C'est avec elle également qu'apparaîtront de nouvelles règles de prises de décisions comme la majorité. De cette politique découlera la séparation des pouvoirs et une nouvelle démocratie (...)

Extraits

[...] En effet, quand on regarde bien le scandale de Schaerbeek, on voit que cette coalition avait été accomplie dans le seul objectif de mettre la chef de file PS, Laurette Onkelinx, à la place du bourgmestre sortant. On peut comparer cala à une sorte de complot contre ce dernier car celui-ci ne savait absolument rien de cette entente ! Cela n'était pas le cas à l'époque du consensualisme. Certes, les catholiques avaient souhaité ce rapprochement à cause d'un ressentiment d'insécurité dans leur politique, mais cette alliance était surtout basée sur l'échange d'idées pour améliorer les programmes de chacun. Les catholiques se sont servis de certains concepts des libéraux et inversement. [...]

[...] Car on se rappelle très bien les compromis qu'avaient dû faire les catholiques et les libéraux il y a maintenant bientôt deux siècles quand le consensualisme est apparu. Appelé même Alliance monstrueuse celui-ci avait effectivement rallié deux politiques assez différentes qui étaient même opposées et adversaires. Ce qui est d'ailleurs vrai aussi pour ce qui s'est passé à Schaerbeek. Par ce genre de coalitions, on aide les plus faibles à monter au pouvoir, ce qui induit une diminution du rejet des partis minoritaires. [...]

[...] Ils vont par exemple avancer que le plus important ne demeure pas dans les lettres des écrits mais dans l'utilisation qui en est faite. Ils vont par conséquence avoir une autre approche sur les idées du Vatican, tout en lui restant très respectueux. La valeur pratique est donc mise en avant : il n'y a plus de vérité absolue mais n'est vrai que ce qui réussit. On évite les débats de principes qui sont synonymes de divisions Exemple de compromis : Un compromis à la belge Pour illustrer un compromis, j'ai estimé que les coalitions inter-partis feraient bien l'affaire. [...]

[...] Ils vont donc rapprocher leurs idées et essayer de ne plus être en conflit. Ils vont par conséquent former un bloc conservateur qui devra contrôler les extrémistes fidèles aux anciens idéaux. Pour encore mieux cerner ce qu'est le libéralisme consensualiste, on peut reprendre à nouveau une phrase de M. de Nanteuil : Le consensualisme proclamera que le parti dominant ne peut éliminer ou rejeter les composantes minoritaires de la nation et qu'il est essentiel de faire preuve de modération intense dans ses prétentions Le deuxième compromis, le pragmatisme, porte sur l'ampleur du pouvoir royal et papal. [...]

[...] de Nanteuil sur le chapitre 6 : Aux sources du compromis belge : l'invention du consensualisme et du pragmatisme (1828- 1835) du livre Eloge du Compromis de M. de Nanteuil et Mohamed Nachi Synthèse du chapitre Ce chapitre nous parle du compromis belge qui est apparu juste après l'indépendance, c'est-à-dire, après 1830. L'auteur va chercher à éclaircir trois idées : premièrement, le nouvel ordre procédural qui n'est autre que le libéralisme ; deuxièmement, en quoi celui-ci vient d'un compromis entre les catholiques et les libéraux alors que les idées de ceux-ci s'opposaient ; et troisièmement, comment ces deux opposants ont changé pour trouver de nouvelles solutions politiques. [...]