Sociologie des classes populaires, domaines et approches, Philippe Alonzo, Cédric Hugrée, classe ouvrière, Pierre Bourdieu, clivages sociaux, populisme, Richard Hoggart, acculturation, fiche de lecture
L'intérêt de la tradition sociologique pour les inégalités est manifeste et pour comprendre les notions de "classes sociales" en général et de "classes populaires" en général peut-être faut-il revenir à ce que Jean-Michel Chapoulie appelle, dans "La seconde fondation de la sociologie française, les Etats-Unis et la classe ouvrière" "la relation complexe à la classe ouvrière de la première génération de chercheurs" en sociologie au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Les travaux concernant l'usine et le monde industriel sont en effet au coeur de la seconde fondation de la sociologie française dans un contexte marqué par la centralité du PCF.
Mais progressivement et au gré des transformations du travail ouvrier, des évolutions morphologiques du groupe ouvrier et des éclipses et résurgences de la thématique des classes sociales dans les débats sociologiques, la notion de "classe ouvrière" s'est vu destituée de son pouvoir descriptif et théorique. Dans les années 1950-1960 par exemple, l'amélioration du niveau de vie des ouvriers a donné lieu à un débat opposant la thèse de l'embourgeoisement de la classe ouvrière à celle mettant en évidence "la persistance d'un particularisme ouvrier et d'une conscience de la subordination ouvrière proche de celle analysée dans les années 1930" (in Robert Castel, "Les métamorphoses de la question sociale").
[...] Mais il ne demeure pas moins qu'ils entretiennent une grande proximité avec les revendications du mouvement ouvrier (ex. : comment comprendre la lutte des sans-papiers sans la rattacher à une dénonciation collective des pratiques patronales de délocalisation et de contrôle de la main-d‘œuvre non qualifiée ? Mais, au-delà de l'apparente diversité des mouvements sociaux, ne tient qu'aux travailleurs de prendre conscience de leur pouvoir de peser sur le cours des choses. Conclusion : Effritement du salariat ou offensive contre le salaire socialisé ? [...]
[...] L'ouverture des classes populaires sur le monde extérieur, à travers la scolarisation, les configurations familiales, les pratiques de consommation, vient perturber l'approche hoggartienne des milieux populaires (« univers ségrégé ») sans toutefois lui faire perdre sa pertinence. De plus en plus, de jeunes diplômés, confrontés à la dégradation du marché de l'emploi, se retrouvent dans des situations frontières entre classes moyennes et classes populaires : en position moyenne par le niveau de diplôme et en position de basses par la précarité des conditions d'emploi et de vie. Il est intéressant d'observer que la déstabilisation des classes populaires a coïncidé avec un relatif abandon des analyses en termes de classes sociales ou profit d'approches segmentées ou d'homogénéisation. [...]
[...] Depuis les années 1960, les employés sont passés au premier rang des groupes socioprofessionnels du point de vue des effectifs alors que le groupe des ouvriers recule. Cependant, ces deux groupes semblent connaître des évolutions similaires : (Ouvriers : réduction du nombre d'ouvriers industriels au profit des ouvriers de petites entreprises de services marchands. (Employés : réduction du nombre d'employés occupés, dans un bureau, à une activité de traitement de l'information au profit de ceux qui rendent des services, des usagers, des clients. [...]
[...] Selon Pierre Ronzeaud (Peuple et représentations sous le règne de Louis XIV. Les représentations du peuple dans la littérature politique en France sou le règne de Louis XIV), professeur de littérature française du XVIIe siècle, le peuple est considéré comme la partie la plus marginale de la société par qu'il est défini par ce qu'il n'est pas : puissant, noble, beau, intelligent, riche, propre d'où une image d'un peuple dépossédé des signes essentiels e la valeur et de la dignité. [...]
[...] In fine, il semble que les organisations syndicales aient tenté de faire rentrer classes populaires » dans leur définition de la classe ouvrière, plutôt que l'inverse. Ces dernières années montrent de plus l'apparition de nouvelles formes de pratiques revendicatives particulièrement spectaculaires, du type des actions de donc le but est d'accéder à la (sur) médiatisation. Ces nouvelles formes d'actions manifestent un changement d'interlocuteur, qui n'est plus tant les directions d'entreprises que des acteurs extérieurs : les donneurs d'ordre et les pouvoirs publics. [...]
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