Sociologie de la bourgeoisie, bourgeoisie, classe bourgeoise, grand bourgeois, Monique Pinçon-Charlot, Michel Pinçon, temporalité, richesse, société française, scolarité, classe noble, aristocratie, insertion sociale, patriarcat, problème social, socio-économie
Dans un ouvrage récapitulatif sur des décennies de recherche avec le thème de la bourgeoisie, les deux sociologues s'intéressent au milieu fermé et mystérieux de la classe bourgeoise. Publié en 2000, il donne les clés pour comprendre les intérêts et les motivations de cette classe particulière qui se place volontairement dans le secret. Ainsi, le livre permet un éclairage particulièrement intéressant sur la structure socio-économique de cette entité avec des avancées majeures sur le sens de leurs comportements, en dépassant le simple cadre explicatif de la reproduction sociale. Les freins ont été surmontés pour dresser un portrait original et sans fard de cette classe spéciale.
[...] Le modèle particulier du grand bourgeois Les deux auteurs mettent ensuite l'accent sur la figure reconnue du grand bourgeois. Pour commencer, il détient l'ensemble des capitaux décrits en amont et prépare minutieusement son avenir pour que soit conservé ses acquis sociaux envers ses descendants. Il prend donc la main sur l'éducation des enfants et se porte garant de la transmission d'un capital bourgeois avec une sphère éducative primordiale. Il se positionne en tant que chef de famille avec l'idée de reproduire son modèle de domination sociale. [...]
[...] La distinction passe par le choix de recourir à des instances privées avec en particulier un cap vers l'international. Les établissements sont souvent dotés d'internats renforçant l'esprit de corps avec une pédagogie globale et une prise en main selon des méthodes reconnues tout en proposant davantage d'activités et de sorties en interne. Les enfants fréquentent de père en fils les mêmes établissements avec l'accent mis sur le respect des succès passés qui sont à reproduire. La confiance en cette méthode passe là aussi par le soin accordé à l'entre-soi et à l'expérience des pairs. [...]
[...] Sans leur considération, la richesse ne suffit pas, car la dimension culturelle justifie ce passage et ce lien avec la haute société. De même, les codes, les relations et le capital social développé traduisent cette étiquette à respecter. L'exclusion de certains codes, rites et événements montre la place et le statut de chacun. Le sport et la religion constituent par exemple des lieux communs où il est fréquent et convenu de se retrouver pour partager ensemble et souder les liens existants. Il faut aussi noter la dimension patriarcale de la relation maritale qui unit les bourgeois. [...]
[...] L'argent est important et nécessaire mais ne suffit pas pour trouver sa place dans la haute société. Informée et centrée sur ses intérêts, la bourgeoisie sait actionner les leviers compétents pour parvenir à ses fins et conserver un statu quo de domination. Sa structure à la fois sur le plan national mais aussi extérieur caractérise son champ d'action et l'infinité de ses possibilités. Elle ne cherche néanmoins pas à ce que sa puissance soit reconnue et sue des autres groupes. [...]
[...] L'effort justifierait la réussite économique avec un gain financier considérable comme récompense. Toutefois, bien loin d'avoir disparu, la classe bourgeoise perpétue ses traditions pour conserver ses avantages. Les auteurs détaillent les composants de la richesse. Ils débutent évidemment par la définition économique avec l'établissement d'un patrimoine important ainsi que des revenus bien supérieurs au reste de la population. Ils poursuivent avec le soin apporté aux réseaux et aux liens faibles mettant l'entité sociale au centre d'une reconnaissance et d'une sociabilité qui porte ses fruits. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture