Sociologie de l’argent, Simmel, dimension sociologique, condamnation morale de l'argent, institution sociale, monétarisation des liens sociaux
Si on a tendance à considérer les comme un simple moyen d'échange, l'argent déborde largement cette définition. Les auteurs soulignent la difficulté du sociologue à conserver une neutralité axiologique lorsqu'il s'agit de parler de l'argent, si on prend en compte la courante dénonciation dont il fait objet.
De plus, il convient d'abord de préciser que les termes « argent » et « monnaie » sont ambigus et préciser que l'argent est la monnaie dans sa dimension sociologique. L'argent a suscité de nombreuses interrogations et peut prendre différentes formes (patrimoine, capital, salaire, épargne...).
[...] Simmel démontre un changement dans les relations sociales et de nos jours on dénonce la monétarisation de domaines qui devraient en être exclus : le corps humain par exemple, qui symbolise une perte de valeur des objets. Crédit et financiarisation La France devient de nos jours un pays bancarisé depuis les années 1860, avec la création des banques de dépôts puis des banques de détail. Elles se développent à la fin du XIX° siècle. Au commencement la bancarisation touchait plus majoritairement la bourgeoisie, pour s'étendre peu à peu avec l'avènement de l'épargne. [...]
[...] On remarque de plus une différence dans les symboles de la richesse selon la culture. Les modes de dépense sont un moyen d'étude des classes sociales. Les lois d'Engel prennent en compte la part de la consommation en fonction des variations du revenu mais Albwachs étudie les variation de la consommation par rapport au revenu entre les ouvriers et les salariés, ce qui complexifie les résultats d'Engel. Il montre ainsi que les classes sociales se forment aussi selon les modes de dépenses. [...]
[...] Selon le sociologue Simiand, les économistes classiques ont donné à l'argent une valeur de moyen en négligeant sa valeur sociale. Il faut selon lui prendre en compte le cadre social dans lequel circule l'argent, ainsi que les représentations que l'on s'en fait. Plus tard, Keynes attribuera une dimension psychologique et affective dans le rapport à l'argent. Par exemple, posséder de l'argent peut constituer une garantie pour l'agent dans son rapport avec le futur. L'argent est enfin une question de confiance. [...]
[...] La confiance en l'argent d'un État se mesure par le capacité de l'autorité politique à contrôler sa monnaie. L'argent dans les sociétés modernes : pertes et profits Quelles sont les conséquences d'une monétarisation des liens sociaux ? Pour Karl Polanyi la nouveauté dans les sociétés modernes n'est une apparition de l'argent mais une plus grande liberté dans les échange lié à un désencastrement de l'économie des liens sociaux. Dans la Philosophie de l'argent, Simmel explicite les conséquences de la modernité par un changement du statut de l'argent : on passe d'un argent substance à un argent devenant plus un symbole. [...]
[...] Leur désir de consommation serait égal. Enfin, pour ce qui est de la dépense, Veblen a utilisé le concept de consommation ostentatoire en étudiant les dépenses des riches capitalistes américains à la fin du XIX° siècle. Elias a au contraire insisté sur une certaine éthique de la dépense, différent entre la bourgeoisie, plus basée sur l'épargne, et l'aristocratie, qu'Elias appelle la consommation de prestige La sociologie de l'argent rompt donc avec le discours de la condamnation morale de l'argent et le discours de la conception seulement utilitaire des économistes classiques. [...]
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