Cet ouvrage pédagogique a pour objectif de présenter une synthèse aussi exhaustive que possible des différentes approches théoriques sur l'action publique dans la littérature anglo-saxonne et française. Les auteurs, Pierre Lascoumes (juriste et sociologue) et Patrick Le Galès (sociologue et politiste) – directeurs de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences-Po – développent une approche qui met l'accent sur le rôle des instruments et des technologies de gouvernement, déjà présente dans leur précédent ouvrage, Gouverner par les instruments, en 2005.
Les auteurs présentent et interrogent les diverses « écoles » et théories de l'action publique à partir de deux questions transversales : qu'est-ce qu'une politique publique ? Comment les politiques publiques changent-elles ? Le choix qui a prévalu est de présenter les modèles analytiques et théoriques les plus significatifs et de souligner, le cas échéant, leurs limites. L'ouvrage est divisé en cinq chapitres.
[...] Les auteurs proposent une typologie autour de cinq modèles d'instruments : législatif et réglementaire, économique et fiscal, conventionnel et incitatif, informatif et communicationnel et enfin, normes et standards. Au final, les auteurs ont montré comment la reconfiguration de l'action publique représente un véritable défi pour les sciences sociales qui sont mobilisées pour expliquer et permettre d'anticiper. Les problèmes sociaux semblent indéfinis, les acteurs se multiplient, les techniques d'intervention se sont diversifiées. Les auteurs plaident pour un constructivisme modéré. Le terme de gouvernance d'importation anglo- saxonne illustre bien les différents niveaux et formes prises par ces interactions entre acteurs. P. [...]
[...] Cette dernière était avant tout une question politique qui se posait aux gouvernements et très tôt les sciences sociales ont été mobilisées pour tenter d'expliquer ces échecs. Aux États- Unis, on a fait prévaloir des explications basées sur la rationalité économique qui sont reprises aujourd'hui par l'école du Public choice, encore dominante aux États-Unis ; elle influence la Banque mondiale et l'OCDE, qui se propose d'orienter l'action publique sur la base d'un "optimum minimum", c'est-à-dire vers des interventions publiques maximisant leur efficience en réduisant leurs compétences aux seules corrections des imperfections du marché (p. [...]
[...] Lascoumes et P. Le Galès proposent d'envisager l'action publique principalement comme une analyse de la pratique de pouvoir. Ceci revient à tenir compte de l'hétérogénéité des acteurs et des formes de mobilisation dans un programme ainsi que de l'importance des rapports politiques. Par exemple, on constate une adaptation réciproque entre les différents groupes et individus qui redéfinissent des intérêts collectifs, se mobilisent et inventent des moyens d'action, c'est-à-dire entre la société civile et les hommes politiques. On pourrait d'ailleurs seules limites à souligner dans cet ouvrage leur reprocher de n'avoir pas abordé la question méthodologique des comparaisons internationales et d'avoir insuffisamment abordé les demandes d'évaluation des politiques publiques qui font appel aux chercheurs en sciences sociales. [...]
[...] et Zuckerman A. Cambridge, Cambridge University Press. [...]
[...] Voir sur ce sujet François Sicot La psychologisation rampante de la question sociale, in La France invisible (sous la dir. de Beaud S., Confavreux J et Lindgaard la Découverte, pp. 618- 631. Voir sur ce sujet les écrits de Maryse Bresson notamment Le lien entre santé mentale et précarité sociale : une fausse évidence, Cahiers internationaux de sociologie, 2003:311-326 et La psychologisation de l'intervention sociale : mythes et réalités, L'Harmattan, Paris Ces tensions ont été abordées autour de la connaissance du phénomène de maltraitance des enfants dans Vabre F L'action publique contre la maltraitance des enfants Dossiers d'études, CNAF, 65 (en particulier pp. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture