Depuis une trentaine d'années, depuis que la sociologie s'est tournée vers les problèmes de l'action sociale l'idée de société est pour beaucoup devenue inutile. Il n'y a plus vraiment d'opposition entre l'acteur et le système. Néanmoins, il semblerait tout de même que la sociologie de la post-modernité ne fasse pas renoncer à l'idée de société dans la mesure où les questions de la sociologie classique restent d'actualité, à savoir ce qui tient la société ensemble, ce qui crée le lien social entre les individus. De plus, la vocation de la sociologie est encore la construction d'une représentation de la vie sociale. Alors, étudier la société revient à étudier l'économie, la culture et le système politique. On ne peut ni baser l'unité de la société sur la structure sociale car elle est trop hétérogène, ni sur l'intégration sociale, la culture et les valeurs à cause de la désinstitutionnalisation des processus de socialisation. Les auteurs vont alors s'interroger ici sur la nature des ensembles sociaux quand la pensée sociale paraît décliner...
[...] On avait donc les ouvriers, les paysans et les bourgeois qui vivaient dans des mondes clos et étanches. On parlait même de véritables mondes différents. Il existait donc de véritables sous-cultures (ensemble de valeurs, représentations et comportements propres à un groupe social) qui constituaient des cultures de classe. En quelques décennies, des mondes parallèles ont explosé sous l'action de deux grandes forces d'unification : - les transformations de la structure sociale avec l'apparition d'une moyennisation de la société française, - l'homogénéisation des conditions de vie. [...]
[...] La société est l'Etat-nation : l'Etat-nation est défini comme l'intégration progressive des cultures, des souverainetés politiques et des économies, et c'est en ce sens que la société est l'Etat-nation. Ainsi, lorsque l'on parle de déclin de l'idée de société, on parle surtout d'un affaiblissement de chacune des composantes dont nous venons de parler. De ce fait, la crise de la modernité est en partie due au fait que l'on ne puisse pas parler de triomphe de la société moderne universelle. De plus, les processus de modernisation se sont multipliés et il n'est plus possible de classer les sociétés selon leur degré de modernité. [...]
[...] Cependant, la télévision est soumise à la dictature du spectacle, à la pensée rapide des journalistes. Elle établit le règne des faits divers qui détourne des vrais problèmes sociaux, et elle ne donne au peuple que les ersatz de la grande culture. Précisons tout de même que les spectateurs ne sont pas passifs pour autant. Aussi, la télévision établit certains rites et organise l'équivalent de grandes fêtes mettant en scène la conscience collective, ce qui lui octroie un rôle intégrateur. [...]
[...] "Dans quelle société vivons-nous de F.Dubet, D.Martuccelli Résumé Dans cet ouvrage, comme le montre le titre, F.Dubet, professeur à l'université Victor- Segalen- Bordeaux II, membre de l'Institut universitaire de France et chercheur au CNRS, ainsi que D.Martuccelli, chargé de recherche au CNRS et membre du CADIS, proposent d'étudier la société dans laquelle nous vivons. Tous deux mettent d'abord en évidence un déclin dans les pensées sociologiques de l'idée de société qu'ils définissent comme l'épuisement d'un certain type de représentation de la vie sociale, celui qui fut construit par la plupart des sociologues entre la seconde moitié du siècle dernier et les années cinquante. [...]
[...] Dubet et Martuccelli repèrent deux phases de l'intervention publique : une phase libérale, où l'économie se conforme à des lois non humaines et où des luttes sociales visent à l'intégrer dans la société ; et une phase durant laquelle le contrôle de la vie économique se fait par le politique, ce qui permet l'expression de contre-pouvoirs (à partir des années 1930). Le politique est alors dans une grande dépendance du social. De plus, on assiste à une crise de l'Etat- Providence ainsi qu'à une décentralisation depuis 1983. Mais d'autres politiques visent à garantir une participation égalitaire au sein de la compétition sociale. [...]
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