Ulrich Beck nous fait état d'un passage d'une modernité simple (une modernisation de la tradition caractéristique du XIXe siècle, aboutissant à la société industrielle) à une modernité "réflexive" (modernisation de la société industrielle, disparition de celle-ci à cause des effets qu'elle induit).
Selon lui, dans cette nouvelle société, nous n'échangeons pas seulement des biens mais aussi des maux. Le risque est intrinsèque à la société, il ne peut être imputé à des causes externes : les « manufactures du risque » sont les sociétés elles-mêmes, ce sont nous qui engendrons nos actions. Avant, on avait tendance à imputer les grands maux à l'Autre, alors aujourd'hui, il n'y a plus de possibilité de distanciation, la civilisation se met en danger elle-même : c'est que l'auteur appelle la modernité réflexive.
La peur est au cœur des sociétés, elle est commune à tous les Etats, tout comme au Moyen-âge il s'agissait de survivre et de protéger les siens.
Au XIXe siècle, on avait tendance à opposer nature et société : maintenant, la nature est intégrée, interne, car aménagée par les hommes, construite à l'intérieur du système industriel.
Nous sommes passés d'une logique de répartition des richesses dans une société de pénurie à une logique de la répartition des risques dans la société moderne. En effet, à la misère matérielle s'est substituée celle des risques, de par les avancées au niveau humain et technologique et la croissance exponentielle des forces productives, qui ont décuplé le taux de risques. Dans cette nouvelle modernité, il ne s'agit plus seulement de libérer l'homme des contraintes posées par la nature, tel que c'était le cas au XIXe siècle, mais de résoudre les conséquences de cette libération.
[...] L'identité concrète des classes sociales disparaît, tandis que les inégalités sociales se renforcent, mais parfois au sein d'une même existence. Au final apparaissent de nouvelles formes de groupes, se différenciant des classes traditionnelles en ce qu'elles n'ont plus de lien avec le statut social, et elles se manifestent dans un nouvel espace social qui n'est plus seulement celui de l'entreprise et du travail, mais aussi, et surtout celui de la sphère privée : ce privatisme, à l'origine uniquement familial (années 50 et est aujourd'hui politique, en ce sens que les individus sont en perpétuelle quête d'eux-mêmes, et ils prennent conscience des possibilités d'auto construction par l'action. [...]
[...] Aujourd'hui, nous sommes passés à un Etat marché, les institutions s'avèrent incapables de prémunir la société contre les risques qu'elles créent. Au final, la solution que propose l'auteur est de favoriser l'émergence d'une société civile cosmopolitique, le développement de partis cosmopolitiques pour défendre, nationalement, et transnationalement, les intérêts transnationaux des citoyens du monde. [...]
[...] Dans les situations de risque, c'est normalement le savoir qui va déterminer notre exposition au risque. Néanmoins, dans certains cas (la plupart du temps pour ainsi dire), les personnes exposées sont incompétentes dans le domaine de leur propre exposition au risque. elles ne vont pas pouvoir déterminer si ce qui les entoure est néfaste ou pas. Si les risques pour l'avenir n'étaient pas visibles jusqu'à présent, la phase de latence touche peu à peu à sa fin, les menaces sont de plus en plus visibles, perceptibles, il y a une prise de conscience croissante des risques liés à la modernisation. [...]
[...] La société du risque, sur la voie d'une autre modernité, Ulrich Beck Ulrich Beck est né le 15 mai 1944 à Stolp, en Pologne. Professor Beck is editor of Soziale Welt, editor of the Edition Second Modernity at SuhrkamSome major publicationsÀ partir de 1966 il fait des études de sociologie, de philosophie, de psychologie et de sciences politiques à l'Université de Munich. In 1972 he left as a Doctor of Philosophy and worked as a sociologist at Munich University . [...]
[...] La peur est donc au cœur des sociétés, elle est commune à tous les Etats, tout comme au Moyen-âge il s'agissait de survivre et de protéger les siens. Le risque est intrinsèque à la société, il ne peut être imputé à des causes externes : les manufactures du risque sont les sociétés elles-mêmes, ce sont nous qui engendrons nos actions. Le risque a changé de nature et d'échelle : on ne peut plus l'externaliser en attribuant les catastrophes à Dieu ou à la nature, la société est confrontée essentiellement à des risques générés par ses propres activités économiques. [...]
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