La société de consommation, Jean Baudrillard, culture mass médiatique, massification des objets, aseptisation de notre rapport au monde
Tout objet possède une utilité objective, son usage est conditionné par des critères précis et nous le choisissons en premier lieu par rapport à nos attentes vis-à-vis de ceux-ci. Mais un objet peut aussi être un objet de confort, un objet de prestige. C'est ici que commence la consommation. Les objets occupent une place de plus en plus grande dans nos vies. Selon Baudrillard, le commerce quotidien des hommes n'est plus tant caractérisé par leurs semblables que par l'opulence des objets. Notre vie est en permanence entourée de signes, de fonctionnalité, à tel point que les hommes eux-mêmes deviennent fonctionnels « comme l'enfant loup devient loup à force de vivre avec eux, ainsi nous devenons lentement fonctionnels nous aussi ». L'homme moderne naît, grandit et vit entouré d'objet formant un ensemble naturel et rassurant. Dans nos sociétés l'amoncellement des objets signifie plus qu'un simple tas de matière inerte : c'est l'évidence du surplus, la négation magique et définitive de la rareté. Nous n'espérons pas en avoir assez, mais plutôt trop ! En achetant une parcelle de viande, d'huître, en fait nous emportons la pyramide croulante. L'on consomme le temps en prenant une partie.
[...] Ainsi la consommation est avant tout un mode de communication. Et cette différence a aussi un but politique, il régule, il tempère. Puisque là où il y avait autrefois contradictions de buts, de revendications- il y a maintenant de la différence. Tout est modélisé et les individus n'ont plus qu'à se conformer à un modèle qui les parlera. Il est tout différent de valoir par des qualités naturelles, et de se faire valoir par l'adhésion à un modèle et selon un code constitué Tout est devenu signe, fonctionnel, s'inscrivant dans un ordre fini de signification, pense Baudrillard, du rasoir à la femme. [...]
[...] La force de la société de consommation tient dans le fait que chaque consommateur est un maillon totalement isolé, chacun des millions de téléspectateurs peut être opposé à la publicité télévisée, celle-ci se fera pourtant [ ] Les consommateurs sont aussi inconscient et inorganisés que pouvaient l'être les ouvriers du début du XIX°. La plus petite différence marginale. Dans la société de consommation, les publicitaires réalisent la prouesse démagogique de nous faire croire qu'en achetant leurs produits, nous nous réaliserons nous même. Baudrillard affirme de manière virulente que la personne a disparu de nos sociétés occidentalisées. La personne avec ses passions, sa volonté, son caractère ou sa banalité n'est plus, elle a été balayée de notre univers fonctionnel. [...]
[...] Les mass- médias, de par leur message, scellent notre quiétude par notre distance au monde et berce, plus qu'elle ne la compromet, l'allusion même violente au réel Baudrillard parle de la dénégation du réel sur la base d'une appréhension avide et multipliée de ses signes. Le lieu de la consommation est le quotidien. Dans nos sociétés, le quotidien est devenu une sphère de vie autonome irréductible au politique, au social, au culturel. Le travail, la famille, les loisirs, tout ceci est organisé par l'individu dans une sphère en deçà du monde, de l'histoire, bien séparé de ces derniers par la clôture du privé. [...]
[...] Si la consommation s'est démocratisée, c'est qu'elle n'est plus l'enjeu majeur des luttes de pouvoir. L'inégalité se situe désormais au niveau du savoir, de la culture, les structures de responsabilités et de décision, etc. S'oppose donc le point de vue des utopistes qui pensent que la pauvreté est rectifiable –préservant ainsi l'orbité enchantée de la croissance- et le point de vue qui affirme que le système vie sur une totale ambivalence : création de richesse et de pauvreté, création de satisfaction autant que de dissatisfactions, de nuisances que de progrès. [...]
[...] La société de consommation ne se définit donc pas comme simple abondance matérielle mais comme réappropriation des objets par ce petit quelque chose en plus Cette utilisation de l'objet signe, d'objet distinctif et donc voué à l'obsolescence remet en cause à lui tout seul toute l'interprétation rationaliste de l'école classique de nos besoins. Ce qui prime désormais ce n'est plus la valeur d'usage ni la valeur temps mais la valeur mode de l'objet. C'est le point crucial qui démarque la société industrielle de la société post-industrielle. Théorie de la consommation : A la base de nos besoins, se trouve le postulat que l'homme a une propension naturelle au bonheur. [...]
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