Jean Baudrillard est un sociologue et philosophe français, né en 1929 et mort en 2007. Proche de Roland Barthes, il fut l'un des critiques et théoriciens de la postmodernité. Enseignant à l'université Paris X, puis directeur scientifique à l'université Paris IX, il réfute la pensée scientifique traditionnelle.
Sa philosophie repose sur le concept de virtualité du monde apparent. L'auteur a fait l'objet de nombreuses critiques (notamment pour ses prises de position sur l'actualité, le sida, les homosexuels), fut considéré comme un nihiliste ou un moraliste, mais les thèses défendues dans "La société de consommation" n'ont pas été remises en cause. En effet, la pensée de Baudrillard reste d'actualité, trente ans après. L'auteur avait ciblé les enjeux et les dangers de la consommation.
L'ouvrage "La société de consommation" est écrit au début de la carrière de Baudrillard, à l'époque où l'auteur s'inspire du mouvement structuraliste et défend des idées marxistes (il évoluera par la suite vers le post-modernisme). Il travaille à partir du sens des objets (comme Nietzsche), en insistant sur la sémiotique (réflexion sur les signes).
[...] Tous ces objets sont organisés en panoplie, en collection, car la consommation est organisée et fait partie de notre quotidien. Mais surtout, elle est le synonyme du bonheur dont l'opulence est le signe révélateur. L'appropriation des objets est ainsi vécue comme une captation du bonheur d'autant plus que les bienfaits de la consommation, plus que le fruit d'un travail, sont vécus comme un miracle. Paradoxalement pourtant, la profusion apparaît naturelle chez le consommateur. En effet, les générations suivantes n'héritent pas seulement des objets, mais aussi d'un droit naturel à l'abondance Telle est l'ambiguïté de la consommation : même si elle est abondance quotidienne, elle est vécue comme un miracle, car cette profusion n'est pas produite ou arrachée, mais dispensée par une instance mythologique bénéfique dont nous sommes les héritiers légitimes : la Technique, le Progrès, la Croissance, etc. [...]
[...] "La société de consommation", Jean Baudrillard (1970) L'auteur Jean Baudrillard est un sociologue et philosophe français, né en 1929 et mort en 2007. Proche de Roland Barthes, il fut l'un des critiques et théoriciens de la post-modernité. Enseignant à l'université Paris puis directeur scientifique à l'université Paris IX, il réfute la pensée scientifique traditionnelle. Sa philosophie repose sur le concept de virtualité du monde apparent. L'auteur a fait l'objet de nombreuses critiques (notamment pour ses prises de position sur l'actualité, le sida, les homosexuels), fut considéré comme un nihiliste ou un moraliste, mais les thèses défendues dans La société de consommation n'ont pas été remises en cause. [...]
[...] Cela permet la mise en place d'un deuxième processus propre à la consommation qui est la dénégation du réel. En effet, la consommation permet de capter le réel pour ensuite le nier. Le consommateur face à la politique, à l'histoire où la culture n'est pas engagée, il est juste curieux. Cette consommation de l'information est nécessaire à sa quiétude. La distance mise avec le monde réel s'appelle sécurité. Toutefois, ce système implique une passivité contradictoire avec une norme sociale qui repose sur le volontarisme, l'action, l'efficacité et le sacrifice. [...]
[...] Baudrillard explique qu'afin d'être exploité rationnellement à des fins productivistes, le corps doit être libéré. Il y parvient au fil de l'histoire par le biais d'idéologies sensualistes qui ont lutté contre les idéologies dites spiritualistes, puritaines. Il a pris le relais de l'âme en tant que mythe directeur d'une éthique de consommation. Mais la libéralisation du corps est à la fois gratifiante et répressive. L'hygiène tend à conjurer le corps organique qui devient un objet retranché de toute agression externe et donc protégé contre lui-même. [...]
[...] Il faut donc déculpabiliser le consommateur. Le rôle des mass media apparaît dès lors primordial. La sécurité doit sembler menacée. Il faut la violence et l'inhumanité du monde extérieur pour que non seulement la sécurité s'éprouve plus profondément comme telle [ . mais aussi pour qu'elle se sente à chaque instant justifiée de se choisir comme telle La fatalité donne grâce à la banalité. Mais la consommation n'est pas qu'un phénomène de dépenses individuelles, elle est aussi la croissance des dépenses assurées par des tiers, notamment l'État pour les particuliers. [...]
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