L'étude des codes vestimentaires des adolescents est donc un angle d'attaque particulièrement intéressant pour mieux comprendre la manière dont se vit actuellement l'adolescence. Ce que l'on sait déjà, c'est que la frontière entre l'enfance et l'adolescence est de plus en plus mince, ce que l'on sait aussi, c'est que la sociologie peine à donner une terminologie tout à fait satisfaisante pour désigner ceux et celles qui sont d'en cet entre-deux âges.
Dans cet article publié en janvier 2010 dans la revue "Ethnologie française" intitulée "Nouvelles adolescences", l'auteur souhaite mettre en évidence que "la période du collège constitue le moment privilégié de l'entrée progressive dans l'adolescence puisque les jeunes y font l'apprentissage des codes caractéristiques de cet âge de la vie". Pour cela elle a mené une enquête dans deux collèges de la banlieue parisienne, l'un ayant une population plutôt issue des classes moyennes et supérieures, l'autre accueillant une population plutôt issue des classes populaires.
[...] C'est d'abord à cause des moqueries et des remarques des plus grands qu'ils comprennent cette nécessité, c'est également de cette manière qu'ils comprennent la nécessité d'investir de nouveaux codes (en particulier de nouveaux codes vestimentaires). L'entrée au collège est d'ailleurs un moyen de découvrir de nouvelles manières de se présenter à l'autre. Le jeune est mis en contact avec un grand nombre de pairs aux styles vestimentaires divers et variés. Ces styles sont en général associés à une pratique sportive ou bien à des goûts culturels précis. Progressivement, le jeune apprendra à s'affirmer au travers de ces styles et parviendra à être intégré dans une communauté de pairs. [...]
[...] Pour elle, La période du collège constitue plutôt le moment de l'entrée progressive dans l'adolescence . C'est une période où on apprend à s'affirmer au point de vue corporel, où l'apparence permet de juger les autres mais en retour, d'être jugé aussi. [...]
[...] S'ils adoptent les bons codes, ils nourrissent leur prestige et accroissent leur bonne réputation. Ils deviennent donc des personnages intéressants et valorisés sur ce qu'on pourrait appeler marché amoureux'. Bien évidemment, ceux et celles qui ne maitrisent pas bien ces codes acquièrent au contraire une réputation peu valorisante. La question de la maturation corporelle et de l'acquisition progressive du corps adolescent est également au cœur des débats. Mais elle ne se pose pas de la même manière pour les filles et pour les garçons. [...]
[...] Respecter les prescriptions de genre Au collège, le rôle du genre (féminin ou masculin) se renforce. Il s'agit par exemple pour certains garçons d'avoir les cheveux courts afin de coller au maximum à une image de virilité. Pour les filles, la féminisation du corps doit se percevoir et se traduire également au point de vue vestimentaire (petits hauts d'adolescentes, maquillage . Cependant pour les filles, il est également nécessaire de faire l'apprentissage de la juste mesure. Autrement dit, on ne fait pas n'importe quoi pour ressembler à une femme car on risque d'avoir une mauvaise réputation. [...]
[...] Il est un mouvement différent de l'adolescence Il s'est en fait mis en œuvre d'un processus qui prendrait toute son ampleur par la suite. Pour désigner cet âge, il forge le concept ‘d'adonaissant' et développe dans un ouvrage qui leur est consacré tous les traits spécifiques et distinctifs (en particulier par rapport à l'adolescence) de ces derniers[1]. Dans l'article dont nous faisons la lecture, l'auteur souhaite mettre en évidence que la période du collège constitue le moment privilégié de l'entrée progressive dans l'adolescence puisque les jeunes y font l'apprentissage des codes caractéristiques de cet âge de la vie . [...]
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