Le document étudié est un texte littéraire, un essai sur la condition des ouvriers. Il a été rédigé le 30 septembre 1937 par Simone Weil. A cette époque, l'Europe occidentale et plus particulièrement la France connaissent une période de récession économique, conséquence de la crise de 1929. Mais le pays est également le théâtre d'agitations sociales qui engendrent de profondes mutations des conditions de vie et de travail.
Au début des années trente, Simone Weil est, selon Boris Souvarine, « le seul cerveau que le mouvement ouvrier ait eu depuis des années ». L'auteur Simone Weil est une philosophe française, née à Paris en 1909 et décédée en 1943 en Angleterre. Fille de médecin, elle est issue d'une famille aisée d'origine juive, qui valorise la culture, le savoir et la rigueur. Professeur issue de l'école normalienne et agrégée de philosophie, Simone Weil s'intéresse aux mouvements politiques et sociaux de son époque. Avec obstination, elle défend les droits des chômeurs, des ouvriers, étudie la montée du fascisme en Europe, et s'investit dans la lutte syndicale. En 1934, cette passion pour le savoir la conduit à s'immerger dans le milieu ouvrier, à l'usine Renault. Elle mène alors une vie ascétique, subit le chômage et les accidents du travail. Suite aux accords de 1936, la philosophe est chargée par la CGT (Confédération Générale du Travail) de mener une enquête sur les usines du nord de la France. Ses investigations débouchent sur la rédaction d'un rapport intitulé Remarques sur les enseignements à tirer des conflits du Nord. Cet état des lieux de la condition ouvrière est marqué par l'impartialité et le bon sens dont il est empreint. Ces travaux ont certainement constitué une source d'inspiration majeure pour le document étudié.
Le texte La condition ouvrière a été pour la première fois publié en 1951 dans un recueil portant le même nom qui se compose de lettres, d'essais, de rapports et de son journal d'usine, tous rédigés entre 1934 et 1942. Les arguments développés témoignent d'une objectivité relative, et d'une dimension biographique. Les faits rapportés font donc preuve d'une certaine fiabilité. Ce document est probablement destiné à la communauté intellectuelle, et plus largement aux élites dirigeantes et gouvernements.
Comment ce texte nous renseigne-t-il sur les transformations sociales opérées dans la période d'entre-deux-guerres ? En quoi est-il le reflet de l'analyse d'une intellectuelle sur l'évolution de la condition ouvrière à son époque ?
[...] Ces textes encadrent généralement la durée du temps de travail dans l'industrie, le chômage, la protection des travailleurs, hommes, femmes et enfants, l'âge minimum Le BIT a donné naissance à des normes à dimension internationale régissant les conditions de travail. Il en résulte une harmonisation mondiale de la législation. En 1937, l'OIT est encore une organisation peu développée, mais Simone Weil anticipe la montée en puissance de l'institution. Mais selon elle, le BIT s'est montré incapable d'étendre au niveau mondial les conquêtes ouvrières d'un pays socialement développé. Dans les dernières lignes du texte, Simone Weil évoque l'Empire français, et donc par extension le processus colonial. [...]
[...] Cela fait preuve d'une amélioration de la communication et d'une intensification des relations entre syndicats ouvriers de différents pays. Mais cette unité mondiale de revendication doit être relativisée. Simon Weil déplore le fait que "l'internationalisme ouvrier" soit "jusqu'ici plus verbal que pratique". Face au manque de stratégie concertée menée au niveau international, le monde ouvrier ignore souvent la situation de ses semblables dans les pays voisins. Ensuite, Simone Weil étudie la mondialisation des échanges du travail. Le terme mondialisation désigne le développement de liens d'interdépendance entre hommes, activités humaines et systèmes politiques à l'échelle de la planète. [...]
[...] Toutefois, l'ouvrier immigré est sujet à diverses formes d'exploitation car il ne bénéficie pas des mêmes droits que le natif. Il est impuissant à faire reconnaître ses droits et sa condition à travers le vote ou l'action syndicale. La classe ouvrière est esclave de la machine, de l'ordre et des cadences qui l'accompagnent. Il s'agit de prendre conscience de l'oppression créée par le travail de masse dans la grande industrie et la perte de dignité qui en résulte pour les travailleurs. L'auteur propose donc une réduction sensible du temps de travail afin de permettre l'émergence d'une société d'hommes libres. [...]
[...] Ce succès électoral éveilla chez l'ensemble des travailleurs un immense espoir. Ainsi, un mouvement de grève et d'occupation d'usines se mit en place, gagnant toute la France. Près de 2 millions de travailleurs débrayèrent, paralysant le pays. Les patrons, craignant au plus haut point une révolution bolchevique, s'empressèrent de négocier sous l'égide du gouvernement dans le but d'obtenir la reprise du travail. Ainsi, le 7 juin 1936, les accords de Matignon sont signés par la CGT et le patronat, à l'initiative du gouvernement. [...]
[...] Mais même si les réformes sociales de 1936 sont directement imputables au Front populaire, elles sont tout d'abord l'expression des revendications syndicales beaucoup plus anciennes. Le syndicalisme est le mouvement qui vise à unifier les travailleurs dans des organisations, les syndicats, pour défendre leurs intérêts communs (hausse des salaires, meilleures conditions de travail, baisse du temps de travail, lutte contre le licenciement Après la Première Guerre mondiale, le syndicalisme évolue vers la politique, en se ralliant notamment aux mouvements socialistes et communistes. Le printemps 1936 est marqué par d'importantes revendications du monde ouvrier. [...]
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