Dans son texte Le Conflit, (Der Streit, in Soziologie, Berlin, 1908) Georg Simmel, sociologue allemand qui a vécu de 1858 à 1919, démontre l'aspect positif des conflits dans la vie sociale. Dans une perspective sociologique large, les conflits peuvent être définis comme l'expression d'antagonismes entre des individus ou des groupes pour l'acquisition, la possession et l'utilisation de bien matériels ou symboliques (richesses, pouvoir, prestige…). L'étude de Simmel a pour objet de faire apparaître toutes sortes de processus d'unification affectant les parties impliquées dans un conflit
[...] Weber, se situer du point de vue des acteurs amène logiquement à chercher à comprendre ce qui les conduit au conflit. Quelles sont les décisions qui provoquent un conflit ? Quelles sont les raisons pour les acteurs sociaux d'y participer ? d'y mettre fin ? Les enjeux des conflits se polarisent autour des intérêts matériels, du prestige et du pouvoir, le pouvoir étant un trait structurel de tout conflit. Se trouvent ainsi posées les bases d'une investigation sociologique du conflit comme témoin de l'action collective. Dans cette perspective, R. [...]
[...] Pour la tradition allemande de la sociologie, c'est-à-dire Simmel et Weber, le conflit est effectivement présent dans toutes les sociétés. Pour eux, la lutte est une forme normale d'action sociale, c'est un bon analyseur d'une société. Weber, en étudiant les acteurs des conflits et les causes de ces conflits, pose d'ailleurs les bases d'une investigation sociologique du conflit comme témoin de l'action collective. Récemment, un chef d'entreprise dont les salariés protestaient contre les conséquences qu'aurait pour eux l'introduction des " 35 heures " eut cette phrase : " c'est très bien, que nous nous disputions ; le conflit, c'est une forme de discussion En effet, une société qui connaît des antagonismes est une société qui échange, sui discute. [...]
[...] Simmel, lui, fait du conflit _ une des formes les plus vivantes d'interactions Les causes des conflits sont nombreuses: haines, envies, besoins, désirs . elles provoquent des coupures dans la vie sociale. Les conflits ont alors paradoxalement pour principale fonction ou pour enjeu déterminant de rétablir l'unité de ce qui a été rompu : une relation amicale, le fonctionnement d'une organisation, l'unité d'un État. Ce retour à l'unité peut passer dans certaines situations extrêmes par l'anéantissement de l'un des participants au conflit. [...]
[...] Durkheim analyse les conflits comme des conséquences _ pathologiques " d'un affaiblissement ou d'un excès des règles sociales (normes juridiques et coutumières, moeurs). Ces approches posent bien la question de la place du conflit dans la régulation globale des sociétés mais ne parviennent ni à rendre compte de l'extrême diversité des conflits ni, toujours, à faire comprendre pourquoi et comment les conflits éclatent, cessent ou se transforment. Pour la troisième tradition, le conflit est présent dans toute société dont il constitue un bon analyseur à travers les différentes formes qu'il prend. Ainsi M. Weber et G. [...]
[...] La victoire peut passer dans certaines situations extrêmes par l'anéantissement de l'un des participants au conflit. La solution qui a la préférence de Georg Simmel est le compromis. Cette solution peut être mise en œuvre lorsque les parties sont disposées à mettre un terme à l'antagonisme tout en renonçant à l'enjeu et en offrant des dédommagements. Le compromis est le début de toute économie civilisée, car il est à la base du troc. Il participe complètement au processus de socialisation, en créant un lien social, un échange entre les parties auparavant ennemies. [...]
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