La seconde Révolution française 1965-1984, quatrième partie chapitres 10 à 12, Henri Mendras, 1988, culture populaire, culture nationale, politiques culturelles, modes de vie, habitudes morales, évolution de la société, christianisme, Odile Guilbot
On peut faire ce constat : la culture populaire urbaine a succombé sous l'effet de l'allongement de la scolarité et de l'intrusion de la télévision. De même, les cultures paysannes disparaissent, en perdant leur langue (école nationale imposant le français, qui est un moyen de sortir de leur enfermement culturel et d'accéder à la culture nationale), même l'Eglise a renoncé au latin pour le français. Pour les générations nées et scolarisées entre les deux guerres, le français est la langue maternelle. Culture populaire, culture bourgeoise : cette dialectique de deux cultures, l'une dominée, l'autre dominante n'est plus d'actualité. La culture bourgeoise a perdu sa cohérence, les humanités se sont affadies : elles ne transmettent plus une vision du monde et un système de valeurs, un humanisme fondé sur la culture antique par le grec et le latin et sur la morale chrétienne.
Désormais la moitié des jeunes Français ne reçoivent pas de formation religieuse si bien qu'ils ignorent tout de la vision du monde et des images qui étaient partagées par tous les Français de la génération précédente, et par là l'intérêt pour la littérature et la peinture classique (pleines de thèmes religieux) s'affaiblit. L'anticlérical de la période précédente connaissait ce qu'il combattait. De même, cultures populaires urbaines et cultures paysannes ont perdu leur autonomie et leur cohérence parce que la culture bourgeoise a perdu la sienne, elles étaient dominées par cette culture, leurs techniques ; leurs meubles viennent de l'extérieur, dans le village, toute innovation vient de l'extérieur, les meubles sont adaptes de meubles urbains. Pareil pour les costumes, qui viennent des villes.
[...] Pratiques plus variées et chers dans les classes supérieures. Les jeunes ont une vie de loisirs plus active et diversifiée. Deux instruments symbolisaient les gouts populaires et bourgeois : accordéon (symbole du Front populaire) et piano. Les Français et la musique : l'accordéon a été détrôné par la guitare, surtout chez les jeunes. La chanson est la plus appréciée, tout le monde possède des disques de chanteurs. Il semble que la chanson enregistrée ait fait perdre aux F le goût de chanter eux-mêmes dans la vie quotidienne. [...]
[...] Des moyens d'action multipliés : le Fonds national d'art contemporain (FNAC), FRAM etc. Les crédits d'acquisition en forte hausse. Tous les niveaux administratifs dépensent de plus en plus dans la culture. En 1990, les départements ont dépensé 4,1 milliards de francs pour la culture soit de leur budget. Les centres villes d'agglomération plus que les villes isolées ou périphériques. Mais elles ont une structure des dépenses différente : animation polyvalente pour les villes de banlieue de leur budget culturel), musique pour les villes centre Ce sont les grandes villes de plus de habitants qui y dépensent le plus de leur budget). [...]
[...] L'inauguration du Grand Louvre en 1993 a été un événement médiatique et populaire. La visite de château est désormais activité obligée de la famille française. Forte hausse des foires a la brocante et des fêtes folkloriques ces dernières années. Manie de l'antiquité et de la vieillerie qui a saisi les Français depuis 20 ans d'où une hausse des brocantes, des marchands d'antiquités. Après le neuf et le moderne, le vieux est devenu à la mode Les villageois ressortent des costumes anciens et se donnent en spectacle aux citadins, les artisans âgés montrent les outils de leur jeunesse le temps d'une journée. [...]
[...] Plus cohérence d'une culture dominante des lors chaque groupe social peut faire son choix parmi les produits culturels qui lui sont offerts. L'école a répandu une culture focale et trivialisé les humanités. Les groupes innovateurs de la classe moyenne ont été légitimes dans leur recherche de normes esthétiques nouvelles, avec des succès (Duchamp) qui mine l'idée d'un monopole du goût par une élite d'artistes et de critiques. L'école est désormais l'école parallèle (Arte) et l'amuseur public. Chacun y fait son marché culturel. [...]
[...] La Seconde Révolution française Henri Mendras Quatrième partie : Une civilisation des mœurs. Chapitre X. L'explosion culturelle. Constat : la culture populaire urbaine a succombé sous l'effet de l'allongement de la scolarité et de l'intrusion de la télévision. De même, les cultures paysannes disparaissent, en perdant leur langue (école nationale imposant le français, qui est un moyen de sortir de leur enfermement culturel et d'accéder à la culture nationale), même l'Eglise a renoncé au latin pour le français. Pour les générations nées et scolarisées entre les deux guerres, le français est la langue maternelle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture