La protection sociale publique face à certains «risques» de l'existence (maladie, vieillesse, chômage ) est un facteur déterminant du bien-être des individus et du bon fonctionnement de l'économie et de la société dans leur ensemble. Cependant, même si elle constitue un système efficace favorisant la paix sociale et la cohésion économique, elle est aujourd'hui accusée d'être une des causes majeures des performances économiques médiocres de nombreux pays...
Dans «Les retraites aux Etats-Unis, sécurité sociale et fonds de pension », publié aux éditions La Dispute en 2000, L. ApRoberts, économiste à l'IRES puis à l'association internationale de la sécurité sociale, propose une étude globale et approfondie des institutions qui assurent un revenu minimum aux retraités américains, en les comparant plus ou moins explicitement à d'autres pays (notamment au système français). Elle s'intéresse ainsi aux nombreuses problématiques rencontrées par les régimes de retraite de base et les régimes de retraite professionnels, tout en faisant une sorte de bilan historique des dysfonctionnements et des évolutions de la protection publique et privée des retraités américains...
[...] Afin de se conformer, d'une part, aux propositions d'inspiration libérales de la banque mondiale et du FMI, et d'autre part, aux exigences de patrons des entreprises multinationales et des compagnies d'assurance représentées par le MEDEF. Le vieillissement de la population est la figure d'une obsession bien «française Des propositions de réformes du système français proches du modèle américain ? Lorsque L.apRoberts avance ) Il apparaît clairement que de nombreux libéraux veulent aujourd'hui une transformation radicale du système de retraite en imposant aux travailleurs un comportement «d'homoeconomicus prévoyant, ce qui provoque une véritable rupture dans la droite américaine ( ) En préconisant des réformes fondées sur l'existence d'une prétendue crise de la sécurité sociale, ils proposent de réduire les prestations du régime de base en obligeant les travailleurs à se constituer une épargne qui ne pourrait être liquidée qu'à l'âge de la retraite, et qui serait gérée par des institutions financières privées cette situation pourrait, dans une certaine mesure, être rapprochée de la mouvance libérale française actuelle. [...]
[...] Ce phénomène est également apparent au regard des tableaux et des statistiques micro et macro-économiques parfois complexes qu'elle utilise pour illustrer ses propos. Sa démarche est cependant intéressante, car «démystifiant et soulignant les difficultés de fonctionnement du régime de retraite américain par capitalisation, où tous les risques liés aux rendements de leurs placements sont supportés par les salariés, et que de nombreux gouvernements européens érigent pourtant comme modèle de référence pour une éventuelle réforme de leurs systèmes de retraite. J'ai eu certaines difficultés à aborder cet ouvrage, alors que mes connaissances préalables des systèmes de retraite en général, ainsi que des orientations et de l'organisation de la protection sociale aux Etats-Unis en particulier, étaient peu étendues. [...]
[...] Son approche, même si elle est plus économiste que sociologique, semble pourtant interactionniste, car elle ne décrit pas le modèle de retraite américain comme une entité isolée et exclue du jeu des relations sociales et salariales, mais en interaction avec lui. Les salariés occupent pourtant une place mineure dans sa démonstration, et leur influence dans la constitution des systèmes de protection sociale ne semble pas déterminante. L'auteur dit s'être inspirée de deux auteurs ayant déjà étudié les rôles des pouvoirs publics, des employeurs et des syndicats dans la construction de la protection sociale, afin d'établir une étude comparative des systèmes de retraite américains et français. [...]
[...] Dès les premières pages de l'ouvrage, elle cristallise sa démarche de recherche dans cette phrase de E. Andréani ) Un système de retraites est le produit d'une histoire, d'une succession de luttes et d'accords, somme d'expériences, d'habitudes, de situations acquises. L'observation historique, la comparaison avec des systèmes étrangers révèlent la pluralité des fonctions qu'il remplit. C'est à partir de là, seulement, qu'on peut réfléchir à ses faiblesses, à ses contradictions ainsi qu'aux voies que pourrait prendre son évolution La lecture de cet ouvrage, très précis et détaillé, m'a amenée à m'interroger sur l'avenir du système de retraite français, dont l'actuel gouvernement, dans une logique d'inspiration néo-libérale, veut remettre en cause le principe paritaire de répartition et de redistribution, le rapprochant ainsi de plus en plus d'un système l'américaine J'ai donc décidé de compléter ma lecture par l'étude de l'ouvrage temps des retraites, les mutations de la société salariale du sociologue X. [...]
[...] Le régime de retraite peut ainsi agir directement sur les paramètres suivants : niveau des pensions, âge de la retraite, taux de cotisation, plafond Son développement va pourtant être très lent. Ce n'est en effet que 42 ans après le versement des premières pensions que le rapport entre l'ensemble de prestations et l'ensemble des rémunérations des travailleurs cotisants devient relativement constant. Sa couverture va cependant progressivement s'étendre aux handicapés, épouses et enfants de retraités ainsi qu'aux veufs et veuves. Le régime comprend ainsi aujourd'hui un régime de retraite de base auquel s'ajoutent un régime d'invalidité et une assurance médicale pour les retraités et les invalides. [...]
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