Ce livre est écrit par l'Américain John Kenneth Galbraith (1908- ), professeur d'économie à l'université de Harvard. Il jouit d'une renommée certaine, d'une part en tant qu'ancien ambassadeur des États-Unis en Inde sous la présidence de Kennedy (de 1961 à 1963) et d'autre part en tant qu'auteur d'ouvrages tant économiques que politiques.
Membre du Parti démocrate, il fut le principal conseiller économique du président Kennedy. Influencé par le keynésianisme, il a consacré ses travaux aux sociétés industrielles modernes, et particulièrement aux structures de l'économie américaine à travers de nombreux ouvrages comme le Capitalisme américain, (1951), la Crise économique de 1929 (1955), l'Ère de l'opulence (1958), le Nouvel État industriel (1967), et Journal d'un ambassadeur(1969).
Il écrit La République des Satisfaits en 1990-1991, c'est-à-dire pendant une nouvelle période douloureuse de récession qui s'abat sur les États-Unis.
Ce livre est paru aux États-Unis en 1992, sous le titre de The Culture of Contentment.
Il a ensuite été traduit en français par Paul Chemla et édité aux éditions du Seuil en janvier
1993.
[...] Ainsi, la vie des satisfaits semble sûre bien que l'avenir économique des EU semble n'être pas radieux. Cependant, la difficulté économique remettra-t-elle en question la domination des satisfaits ? Chapitre 14 L'addition, II * La menace liée à une aventure militaire impopulaire est ensuite examinée par l'auteur : Le début d'une action militaire jouit d'une puissante approbation de la population. Il s'exerce une force patriotique mobilisatrice autour d'un même objectif. Mais cette approbation ne dure pas et cela est particulièrement sensible dans les longs conflits mais aussi dans des aventures mineures : rejet du conflit et de l'administration responsable : Corée et Vietnam. [...]
[...] De plus, alors que les pauvres ne perdent pas grand-chose en faisant la guerre (du moins c'est ce dont on les persuade), les satisfaits quant à eux, ont beaucoup à perdre. L'exemple des universités est criant : elles rassemblent les jeunes assez aisés et en même temps se voient être le lieu des oppositions à la guerre (cf. guerre du Vietnam). Ainsi en 1973, le service militaire obligatoire est suspendu puisque l'on admet qu'on ne devrait pas contraindre les satisfaits à participer à la guerre, contrairement aux membres des classes inférieures. [...]
[...] Cependant, avec le temps, la stagnation sociale fait monter le mécontentement (notamment en période de récession et de dépression). Face à cette hausse de la menace de la classe inférieure, quelles réactions a ou aura la classe des satisfaits ? Volonté de se protéger, en s'enfermant dans des gate-communauties ghettos dorés avec gardes du corps Volonté d'augmenter la répression, augmenter la fréquence des peines de morts L'auteur finit en disant qu'il a envisagé ces trois menaces de façon séparées, or il pourrait bien selon lui qu'elles se produisent de façon simultanées, augmentant par la même leur intensité Cependant, les satisfaits ne prennent pas acte de ces menaces : il s'agirait en effet de prévoir à long terme, or qui est assez savant pour prédire que le long terme arrivera nécessairement ? [...]
[...] Leur réflexion consiste à penser que nous ne sommes pas sûrs des résultats d'une action coûteuse à long terme et nous n'en profiterons sûrement jamais. Cependant, on observe là encore des attitudes contraires mais qui ne se manifestent pas réellement par des actions. L'auteur prend de multiples exemples dans le domaine environnemental ou encore dans les infrastructures (ponts, routes, aéroports ) qui ne répondent pas aux besoins ni du présent et encore moins du futur mais qui pourtant ne font pas partie des préoccupations de la majorité votante. La vision de l'Etat comme un fardeau. [...]
[...] Cette politique du contentement s'étend-elle aux autres pays industrialisés ? La réponse de l'auteur est sans ambiguïté : oui. Il fait appel à l'exemple du Royaume-Uni sous le gouvernement de Margaret Thatcher. Cependant, au RU, les mécontents ont continué à exercer leur droit de vote et à montrer leur insatisfaction notamment face à la poll-tax souhaitant instaurer une taxe non seulement pour les propriétaires mais aussi pour les locataires. En ce qui concerne les pays de l'Europe Occidentale, l'auteur note une certaine différence, notamment par l'apport de main d'œuvre étrangère (n'ayant pas la possibilité de voter) qui permet de soulager les satisfaits. [...]
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