Dans cet ouvrage socio-historique, les auteurs ont recourt à une méthode d'analyse statistique sur les instituteurs ayant exercé avant 1914. L'enquête est faite dans les années 1960. Au début du siècle, il y avait environ 120 mille Instituteurs, dont 58% de femmes en 1914 et plus de 60% dans les années 1920.
Le questionnaire est envoyé une première fois par La Poste en 1961. Pour son enquête Jacques Ozouf, en 1964, le renvoya à vingt mille instituteurs. Il l'accompagna d'une lettre-circulaire explicative ainsi que d'un mot manuscrit. Tout cela était fait dans l'optique de rassurer la population visée, disant que les questionnaires et surtout les résultats resteraient absolument anonymes mais aussi pour insister que cela était réalisé dans un but purement scientifique, et que l'aide demandée n'était pas bien grande, même si cela fut souvent le contraire, et nous le verrons dans une prochaine partie. Comme il l'écrit dans son premier chapitre, cela arriva dans une « grosse enveloppe » qui étonna fortement. Cette seconde prise de contact ne fut pas toujours fort appréciée, car certaines personnes ont considéré cela comme une intrusion dans leur vie privée, et d'autres supposaient que de ne pas répondre signifiait qu'elle ne voulait pas être dérangée. Le retour s'échelonna sur 20 ans.
[...] Jacques Ozouf tenta de cerner les points primordiaux pour mieux connaître et comprendre les Instituteurs de la IIIe République. III. Réponse ou refus Les personnes qui ont refusé de répondre l'ont fait principalement pour deux grandes raisons : Interrogation sur le but de cette enquête, son intérêt et ses objectifs. Peur de présenter le métier d'instituteur comme un moyen de parvenir à un rang dans la société, alors qu'ils appartiennent à la génération des ‘‘Instituteurs de la République''. Refus sur le principe même de l'enquête et du non-respect de l'anonymat, car Jacques Ozouf est passé par la MGEN pour récolter les adresses des personnes. [...]
[...] Il ne faut pas oublier qu'avant la Première Guerre Mondiale, les directeurs étaient craints. Il s'agit d'ultimes commentaires des derniers ‘‘hussards noirs de la République'', dont l'originalité vient des questions posées par Jacques Ozouf, mais également par les réponses apportées par les anciens Instituteurs. L'ouvrage est un abondant mélange de souvenirs qu'ils furent heureux de partager avec les Ozouf, malgré la vieillesse et les guerres, peut-être même pour ces raisons, pour que le passé soit sauvegardé. Ils restent ainsi, même des années après leur début de la retraite, des maîtres- enseignants. [...]
[...] Il a obtenu réponses et environ furent exploitées. Les Ozouf formèrent leurs propres archives, les témoins ont non seulement répondu, mais ont apporté des éléments de réponse supplémentaire, des anecdotes. Ces archives, Jacques Ozouf le dit lui-même, ne sont pas exploitées à Car les anciens Instituteurs ont également commenté les questions-réponses en y ajoutant leur sentiment, les raisons du refus de répondre à certaines questions, mais aussi leurs interrogations. Une personne sur cinq a répondu. Cela peut s'expliquer par les changements d'adresse, les décès, mais également des personnes étant dans l'incapacité physique et/ou psychologique de répondre (il ne faut pas oublier que cela concernait les Instituteurs ayant exercé avant 1914). [...]
[...] Dans sa lettre il indiqua qu'il était issu d'une lignée d'instituteur et qu'il se considérait comme un collègue. Mais lors des réponses, de nombreuses personnes ont insisté sur la différence entre le petit instituteur de campagne et le chercheur de Paris. Mais Jacques Ozouf explique dans son ouvrage que la longueur des réponses posait de temps en temps problème aux récepteurs du questionnaire, car fallait-il une réponse brève, ou au contraire une longue et explicative ? Et puis, comment organiser les souvenirs, car étant des personnes âgées, elles ne souhaitent pas forcément recopier. [...]
[...] Exploitation des réponses : qui sont les Instituteurs de la République Presque 80% des Instituteurs se disent satisfaits de leur trajectoire. Ils ont tous le sentiment d'avoir effectué une promotion sociale, d'être sortis de leur classe d'origine (ouvrière ou agricole en général). Pourtant, ils ont pour la plupart le sentiment d'avoir vécu dans un milieu pauvre voire misérable ont été influencés par leur famille dans le choix de ce métier, non pas pour les vacances, mais la valorisation par l'instruction. [...]
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