Le texte étudié est paru en février 1998 dans « Nouvelles questions féministes », revue féministe qui a pour objectif de développer et diffuser des réflexions théoriques et politiques issues des mouvements et actions féministes. Corinne Monnet, femme féministe radicale et active dans la mouvance anarchiste, s'intéresse ici aux conversations mixtes.
L'auteure démontre que la conversation, activité quotidienne qui nous paraît spontanée, est en réalité structurée et est un véritable travail qui s'inscrit pleinement dans la nature genrée de la société. Une société dans laquelle l'homme domine. Pour illustrer cette thèse, C. Monnet s'appuie sur différentes études américaines comme celles de West et Zimmerman, Fishman ou Tannen.
Voyons donc dans quelle mesure la conversation reflète les inégalités entre les genres.
[...] L'auteure démontre que la conversation, activité quotidienne qui nous paraît spontanée, est en réalité structurée et est un véritable travail qui s'inscrit pleinement dans la nature genrée de la société. Une société dans laquelle l'homme domine. Pour illustrer cette thèse, C. Monnet s'appuie sur différentes études américaines comme celles de West et Zimmerman, Fishman ou Tannen. Voyons donc dans quelle mesure la conversation reflète les inégalités entre les genres. Dans un premier temps, nous étudierons le schéma conversationnel théorique. Puis nous nous intéresserons au mythe de la femme bavarde avant d'analyser les pratiques conversationnelles des hommes et des femmes. [...]
[...] C'est principalement au sein des conversations mixtes (entre hommes et femmes) que l'on remarque ces altérations du circuit de la parole. II. La femme bavarde : remise en question d'un mythe Les femmes seraient plus bavardes que les hommes, tel est le stéréotype véhiculé par l'opinion commune. Mais en réalité il s'agit d'une idée reçue. En effet, des études le prouvent. Dans notre société patriarcale, la femme doit être discrète et donc être relativement silencieuse. Ainsi, toute parole prononcée par une femme nous paraît être de trop. [...]
[...] Elles laissent ainsi l'homme dominer l'interaction. V. Analogie avec la division sexuelle du travail Corinne Monnet évoque l'interaction comme étant un travail, une activité de production mettant en œuvre des stratégies, des techniques, et une répartition différentes selon le genre. L'effort que requiert ce travail va également varier en fonction du sexe des interlocuteurs. Ainsi, l'auteure analyse et tente d'expliquer la distribution du travail dans la conversation (tout comme le font les sociologues et ethnologues qui étudient la division sexuelle du travail). [...]
[...] Le travail de soutien de la femme allié au désintérêt que lui porte l'homme a pour conséquence une rétention plus importante des sujets de conversations proposés par les hommes. En effet, parmi les 29 sujets introduits par les hommes d'entre eux sont repris et développés (page 21). Ainsi, les inégalités de rapports sociaux de sexe persistent. La femme n'arrive pas à s'imposer malgré ses efforts ; l'homme contrôle la conversation Selon Fishman, l'échec des thèmes proposés par les femmes n'est pas dû à leur contenu. [...]
[...] Cette affirmation est confirmée par la réaction des femmes. En effet, cette étude montre par ailleurs que ces trois stratégies ne sont pas sans conséquence sur le comportement des femmes dans la conversation qui, quand elles y sont confrontées, ont tendance à se taire. De ce fait, les hommes ont le monopole de la parole, leur temps de parole est plus long que celui des femmes. On remarque en outre que ces stratégies mènent souvent le sujet à sa fin. [...]
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