Dans «Comment réaménager notre Russie ? réflexions dans la mesure de mes forces », Soljenitsyne, auteur russe que de nombreuses personnes qualifient «d'un des plus grands écrivains russes du 20ème siècle », mène une réflexion globale sur l'Etat actuel de son pays et les désastres provoqués par plus de 70 ans de régime communiste. Il avance des propositions de découpage, de réunification et de réorganisation de l'URSS, après l'implosion de 1991, et semble s'interroger à la fois sur l'avenir de la Russie comme «nation démocratique » et sur la conservation de l'identité nationale russe en tant que telle, qu'il dit menacée par un nationalisme grandissant et l'ouverture du pays à la civilisation occidentale. Son style, très littéraire, ses positionnements, semblent le placer comme un prédicateur ou un annonciateur des réformes de fonds qui vont bouleverser (et bouleversent encore) le pays bien après qu'il les ait théorisées. En effet, il écrit cet ouvrage en 1990, au moment même où le processus de transformation politique, économique et social qui va totalement «changer le visage de la Russie » se met en place. Cependant, même si l'auteur n'a de cesse, tout au long de sa démonstration, de mettre en garde les dirigeants et la population d'une Russie nouvellement démocratique contre les errements et facilités risquant de transformer sa libéralisation en dévoiement, il semble qu'il n'ai pas totalement mesuré l'ampleur de la crise économique et sociale dans laquelle le pays va progressivement s'enfoncer...
[...] Il semble en effet qu'aujourd'hui, la Russie arrive à vivre en l'absence de politiques agricoles cohérentes. L'ouverture des frontières et la libéralisation du marché ont mit fin à l'emblématique pénurie de l'époque soviétique. La débâcle de l'agriculture russe viendrait donc plutôt de la désorganisation et de la crise humaine que connaissent les régions rurales. Selon N. Bachkatov ) les villages ne sont pas seulement au bout du chemin, ils sont par excellence le point de friction entre l'ancien et le nouveau système, et les villageois sont écrasés entre les deux Les choix politiques de l'URSS semblent déterminants dans les dysfonctionnements rencontrés par le pays avant et après 1991. [...]
[...] Or, la maladie de la famille attaque aussi au plus profond, l'Etat ( ) il faut que la femme ait la possibilité de revenir au foyer pour élever ses enfants : le salaire de l'homme doit le lui permettre On pourrait se demander si cette nouvelle inscription constitue une régression ou une progression de la place de la femme dans la société russe, par rapport au système antérieur, et si elle est vraiment une traduction des réalités actuelles du pays ? Le pouvoir soviétique avait pour ambition de promouvoir un homme, mais aussi une femme nouvelle. [...]
[...] Lors de la seconde guerre mondiale, il sert dans les rangs de l'armée rouge comme soldat puis officier d'artillerie, et est arrêté en janvier 1945 pour avoir mis en doute, dans des correspondances privées, les qualités stratégiques et militaires de Staline. Il est condamné à 8 ans de déportation dans un camp sibérien. Cette expérience concentrationnaire va être la «toile de fond de la majorité de ses œuvres littéraires, à l'instar de l'Archipel du Goulag publié en 1974, par exemple. Réhabilité en février 1956, il décide, en 1957, d'adhérer officiellement à l'église orthodoxe, et se lance dans la rédaction de nombreux romans et nouvelles, qui vont lui conférer une notoriété mondiale. [...]
[...] De nombreux débats ont lieu autour des réformes du système éducatif. Pour l'auteur, ) le redressement de l'enseignement primaire et secondaire ne doit pas être limité aux meilleurs établissements des capitales, il doit être le fruit d'un effort opiniâtre partant du niveau le plus bas, et englober toute l'étendue du pays Les libéraux, pour leur part, se positionnent pour une école financée sur la base de quotas, sélectionnant ses élèves et attribuant des bourses aux plus méritants. Ils préconisent l'ouverture de cours payant dans certains établissements, et l'obtention de soutiens des entreprises pour financer leur main d'œuvre. [...]
[...] Meltke, M. [...]
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