Dans La Tyrannie de la communication, édité en 1999, Ignacio Ramonet s'intéresse aux bouleversements que connaissent les milieux de la communication et de l'information, en étudiant les différents types de médias : journaux, radio, télévision, Internet. Il remet en cause la notion de 4e pouvoir souvent attribuée aux médias et qu'il estime dépassée. Pour Ignacio Ramonet, l'information est en train de perdre son statut, ainsi que le journaliste, dont le métier est fortement remis en cause en vue des évolutions que l'auteur s'applique à mettre en lumière (...)
[...] Néanmoins, nous pouvons aller un peu au-delà de la réflexion d'Ignacio Ramonet concernant cette logique économique à l'origine de la transformation de la notion d'information et donc de la perte de crédibilité du système informationnel. Tout d'abord, il est clair que ce sont actuellement les grands groupes industriels qui prennent possession de ce système, gérant à la fois les outils technologiques dont les médias dépendent et la plupart des organes émettant des informations. Nous pouvons ainsi prendre l'exemple du Bouygues qui possède des parts importantes du capital de TF1, LCI, Eurosport et d'autres chaînes du câble. [...]
[...] C'est donc cette considération de l'information, comme source de rentabilité, qui entraînerait d'une part la surinformation et d'autre part la désinformation : la concurrence accrue entre les médias dits traditionnels, dont l'audience ne cesse de baisser, et les nouveaux médias, plus intégrés à la révolution technologique et donc plus aptes à révéler des informations instantanément renforce cette logique. L'auteur évoque ainsi, comme nous l'avons dit, l'autostimulation entre les médias : poussés par une concurrence exacerbée, ces derniers tendent à s'imiter et à multiplier les surenchères concernant des informations pas forcément vraies mais présentées comme telles car reprises par l'ensemble de ces médias. Enchaînés les uns aux autres dans une logique de compétition permanente, les médias n'auraient donc plus la possibilité de surveiller les pouvoirs économiques et politiques. [...]
[...] La séparation entre les pouvoirs économique et politique serait donc beaucoup plus floue. En ce qui concerne Internet, nous pouvons là aussi aller un peu plus loin que l'auteur, qui, tout en ayant bien saisi l'ampleur qu'allait prendre ce nouvel outil tel que nous le connaissons aujourd'hui (avec par exemple la disponibilité sur un même support d'une information sous forme de textes, d'images, de sons et de vidéos), tend peut-être à trop le diaboliser. En effet, face à l'organisation du système informationnel par des multinationales, Internet ne pourrait-il pas être la solution qui résoudrait cette tyrannie de la communication en devenant une plateforme pour des nouveaux médias indépendants de ces grands groupes et donc plus aptes à sortir de cette logique de concurrence et de rentabilité de l'information ? [...]
[...] Ignacio Ramonet est actuellement journaliste, ce qui lui donne une bonne connaissance de ce milieu professionnel dont il critique les évolutions. Dans La Tyrannie de la communication édité en 1999, Ignacio Ramonet s'intéresse aux bouleversements que connaissent les milieux de la communication et de l'information, en étudiant les différents types de médias : journaux, radio, télévision, Internet. Il remet en cause la notion de 4e pouvoir souvent attribuée aux médias et qu'il estime dépassée. Pour Ignacio Ramonet, l'information est en train de perdre son statut, ainsi que le journaliste, dont le métier est fortement remis en cause en vue des évolutions que l'auteur s'applique à mettre en lumières. [...]
[...] Qu'en est-il alors de la figure du journaliste ? Quel est son statut, et le statut de ce qu'il se doit de transmettre, c'est-à-dire l'information ? L'auteur annonce clairement la suite de sa démonstration lorsqu'il estime qu'il existe aujourd'hui une nouvelle forme de censure, la censure démocratique qui se fonde sur la surabondance d'informations La notion d'information et surtout sa transformation, voici le principal problème que connaissent actuellement les médias. Il s'agit d'une des principales dimensions de l'ouvrage d'Ignacio Ramonet que nous allons maintenant étudier. [...]
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