Parmi les sociologues français contemporains, Raymond Boudon est le représentant le plus connu du courant de l'individualisme méthodologique (courant issu des travaux de Max Weber, basé sur l'hypothèse selon laquelle l'action sociale est un effet d'agrégation des stratégies individuelles ; cette tradition sociologique s'oppose au holisme méthodologique pour lequel le 'tout social' explique 'la partie', le 'tout social' l'emporte sur les volontés individuelles). R. Boudon se situe dans la lignée des sociologues américains de tendance libérale
[...] Cependant, j'ai beaucoup été intéressé par sa vision concernant les inégalités sociales et le fait que l'on ne puisse jouer uniquement sur le système scolaire pour imaginer lutter contre les inégalités sociales. En effet, il montre qu'une atténuation des inégalités devant l'enseignement peut être accompagnée d'une persistance, voire d'une augmentation des inégalités économiques, donc seule une politique d'égalité sociale et économique directe peut atténuer les inégalités sous toutes leurs formes et alors une politique agissant sur la mobilité passe par une politique de baisse des inégalités sociales et non par, seulement, un processus de démocratisation de l'enseignement. [...]
[...] De plus, le choix des individus peut ne pas être rationnel, ils peuvent agir impulsivement ou sans évaluer systématiquement les coûts et les avantages que vont provoquer leurs décisions. Enfin, son analyse se rapproche trop des théories économiques : Peut-on réellement expliquer des phénomènes macro- sociologiques en faisant simplement appel à l'agrégation des comportements individuels et en faisant l'hypothèse que les individus se comportent de telle manière à maximiser leur profit individuel ? D'ailleurs, c'est cet aspect là qui m'a le plus surprise en lisant l'ouvrage : Je m'attendais à une analyse purement sociologique pour expliquer l'inégalité des chances mais du point de vue des individus en tant qu'acteurs, or Boudon raisonne en termes d'individus «calculateurs l'éducation devient alors un investissement et le choix des individus revient alors à comparer la rentabilité du diplôme envisagé avec les coûts directs, indirects, les avantages entraînés par la décision. [...]
[...] R. Boudon Auteur Parmi les sociologues français contemporains, Raymond Boudon, professeur à la Sorbonne, est le représentant le plus connu du courant de l'individualisme méthodologique (courant issu des travaux de Max Weber, basé sur l'hypothèse selon laquelle l'action sociale est un effet d'agrégation des stratégies individuelles ; cette tradition sociologique s'oppose au holisme méthodologique pour lequel le «tout social explique partie le «tout social l'emporte sur les volontés individuelles). R. Boudon se situe dans la lignée des sociologues américains de tendance libérale. [...]
[...] Selon R. Boudon, il faut bien distinguer le problème des inégalités scolaires qui dépend des stratégies bâties par les familles, et celui des inégalités sociales qui dépend essentiellement de facteurs économiques et sociaux. L'école ne peut pas être directement responsable des inégalités sociales, livre tend à montrer qu'il est peu probable que l'atténuation des inégalités scolaires comme celles des inégalités socio-économiques passe par la réforme du système scolaire Les concepts R. Boudon utilise différents concepts pour mettre en œuvre son analyse : - Avant d'élaborer son analyse, Boudon s'appuie sur le paradoxe d'Anderson (c'est son point de départ) : le sociologue américain Anderson a constaté que dans les sociétés industrielles, paradoxalement, la massification de l'éducation ne s'accompagnait pas d'une augmentation sensible de la mobilité sociale. [...]
[...] Boudon suppose, pour simplifier son analyse, un espace unidimensionnel dans lequel les individus, par des calculs, vont élaborer des stratégies. Cet espace intervient à chaque point de bifurcation qu'impose le système scolaire : en effet le cursus scolaire se présente sous la forme d'un ensemble de bifurcations (certaines ne correspondant pas à des étapes officielles du cycle scolaire) et à chacune de ces bifurcations l'élève et sa famille vont faire un calcul coût (échec, chômage)- avantage-bénéfice Le milieu social constitue un point de référence à partir duquel est faite l'évaluation des risques et des avantages mais ce milieu social n'est pas déterminant : ce n'est pas un facteur lié statistiquement à tel ou tel choix d'orientation. [...]
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