L'ouvrage est divisé en deux parties. Cette segmentation est essentielle dans la mesure où le livre possède une double dimension. En effet, après avoir fourni un socle de connaissances difficilement réfutables, les auteurs nous amènent à envisager ce qui fait question. Les deux parties disposent d'une architecture commune rassemblant des contributions d'auteurs différents et faisant appel à des disciplines diverses – philosophie, histoire, politique, anthropologie, sociologie. Le livre dont nous réalisons la lecture critique doit en outre se comprendre et s'analyser dans un contexte historiquement, culturellement et socialement daté. Comme nous le verrons au fil de nos développements, il pose des questions et donne des pistes pour penser non pas l'opposition ou la substitution, mais l'articulation entre questions sociale et raciale.
[...] Représenter la société française, sous la direction de Didier Fassin et Eric Fassin L'ouvrage est divisé en deux parties. Cette segmentation est essentielle dans la mesure où le livre possède une double dimension. En effet, après avoir fourni un socle de connaissances difficilement réfutables, les auteurs nous amènent à envisager ce qui fait question. Les deux parties disposent d'une architecture commune rassemblant des contributions d'auteurs différents et faisant appel à des disciplines diverses philosophie, histoire, politique, anthropologie, sociologie. Le livre dont nous réalisons la lecture critique doit en outre se comprendre et s'analyser dans un contexte historiquement, culturellement et socialement daté. [...]
[...] Ainsi pour n'en citer que deux, Agnès Van Zanten et Fabien Jobard nous présentent des cas d'application concrets avec l'institution scolaire et le rapport à la police, à la justice. Certains domaines semblent retenir davantage l'attention. Ainsi, selon Agnès Van Zanten : Les inégalités scolaires sont en effet plus centrales que d'autres inégalités : elles affectent non seulement l'insertion professionnelle des individus, mais aussi leur intégration sociale au sens large. Une discrimination banalisée ? L'évitement de la mixité sociale et raciale dans les établissements scolaires. Gérard Noiriel, lui, apporte une contribution historique à ce recueil d'articles. [...]
[...] 252) C'est ainsi que la racialisation de la société française doit se comprendre selon deux logiques antithétiques, mais complémentaires : d'une part une radicalisation raciale, et souvent raciste ( ) d'autre part, une identification raciale des minorités données à elles-mêmes ( ) sur la base de l'expérience de souffrances passées et de discriminations présentes. (p. 253) Didier et Eric Fassin nous incitent donc non pas à remplacer la question sociale par la question raciale, mais à envisager les articulations entre les deux. Il est donc essentiel de saisir cette articulation de la question sociale et de la question raciale dans sa double dimension : d'un côté, en ce qu'elle est objectivement produite par des conditions historiques ; de l'autre, en ce qu'elle est subjectivement construite par des agents sociaux. [...]
[...] Avenel, Sociologie des quartiers sensibles, Paris, Armand Colin édition) Nous comprenons dès lors que l'analyse de ces problèmes est complexe dans la mesure où la discrimination raciale englobe une série de pratiques dissimulées, indirectes et opaques (M. Leclerc-Olive, Figures de la précarité in Profils, dossier INSEE Nord-Pas-de-Calais, Vivre dans les quartiers sensibles, août 1996, pp. 35-53). Cependant, il reste possible de poser la/les question(s) sur les discriminations raciales. Les frères Fassin y parviennent en agençant différentes contributions d'auteurs qui traitent des discriminations raciales dans nombre de domaines de la vie sociale. [...]
[...] Ce que nous pouvons dès lors retenir des différentes contributions de l'ensemble de l'ouvrage est la difficulté à définir le racisme et même les racismes. En effet, comme le dit déjà Pierre Bourdieu dans les années 1980 : Je voudrais dire d'abord qu'il faut avoir à l'esprit qu'il n'y a pas un racisme, mais des racismes : il y autant de racismes qu'il y a de groupes qui ont besoin de se justifier d'exister comme ils existent, ce qui constitue la fonction invariante des racismes. [...]
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