L'identité des classes populaires se déplace du travailleur vers l'habitant : on les identifie par leur territoire (on parle de banlieusards et plus de prolétaires). Le quartier est devenu l'espace qui concentre les fonctions sociales vitales et est une source d'identité collective (associée à une connotation religieuse et raciste). Ce n'est pas nouveau, le quartier a eu un rôle très important dans la constitution de la classe ouvrière (articulée autour de l'usine) où avait lieu la socialisation politique (partis et Église). L'ouvrier donnait son identité à l'habitant. Aujourd'hui la classe se territorialise.
Aujourd'hui la crise s'installe dans la durée, les classes populaires tentent d'articuler une réponse au niveau du quartier. L'érosion du salariat les pousse vers le quartier, ils se retrouvent coincés avec tous ceux qui décrochent, ce qui crée une communauté de situations. Le quartier devient le territoire privilégié de l'action collective et une source d'identité potentiellement assignée et stigmatisante.
Différents acteurs extérieurs visent le quartier comme la voie de transformation de l'univers populaire, l'État notamment le considère comme un mode privilégié de distribution des ressources. Une foule d'agents politiques introduisent une volonté de politisation des classes populaires tout en se disant apolitiques.
[...] Un système de clientèle Plus la précarité est massive et les institutions publiques défaillantes plus les habitants multiplient leurs affiliations. Les cercles d'affiliation se chevauchent : - Aucun de ces groupes n'a les ressources suffisantes pour couvrir les besoins du quartier - Chacune de ces organisations établit un lien spécifique avec le système politique - Les individus ont besoin d'anticiper le plus de risques possible. Un besoin d'assurance multi risques des habitants. La question du ghetto En France une inquiétude sur la ghettoïsation des quartiers (concentration de populations issues de l'immigration coloniale dans les cités HLM). Lapeyronie. [...]
[...] Une situation extraordinaire de ségrégation sociale : la personnalité individuelle est dissoute. C'est alors la force du groupe local qui répond aux effets les plus aigus d'une séparation radicale de l'individu à la société. Quatre spécificités du quartier populaire Les dimensions théoriques de l'inscription territoriale sont : la structure des solidarités locales et les formes de mobilisation collective 4 autres dimensions qui permettent de saisir le quartier en tant que terrain des politiques publiques (mobilisation populaire et action de l'Etat / organisations) 1. [...]
[...] Absence de contrôle sur la régularité des ressources. Chasse = logique d'action et situation d'individuation. Une situation d'individuation spécifique : instabilité du quotidien et formes d'inscriptions collectives. Précarité, instabilité, nouveau rapport au temps (imprévisibilité attente léthargie). Situation où l'Etat ne régule par (ou seulement de façon laxiste) dans le domaine de la vie sociale. Si l'irrégularité est la principale caractéristique du quotidien des classes populaires on observe pourtant qu'elles se battent pour stabiliser leur présent et anticiper leur futur. Et lorsque les institutions sont défaillantes la principale source de stabilité est donnée par des structures du relationnel : famille, voisinage, religion, organisation sociale et politique. [...]
[...] L'ouvrier donnait son identité à l'habitant. Aujourd'hui la classe se territorialise. Le lien au territoire façonne les représentations : 1er temps : après 1945, déclin de l'influence des quartiers avec l'apparition de grandes institutions de protection sociale, espoir de mobilité et modernisation de ces quartiers. 2e temps : la crise des 1970s affaiblit les liens du travail, déclin vertigineux du lien entre classe populaire et l'industrie comme cœur de l'identité. R. Castels : une désaffiliation, la pauvreté s'accompagne d'anomie et d'une difficulté à s'inscrire dans des collectifs, d'autant plus que le 1er temps a contribué à l'affaiblissement du quartier et de la famille (la protection sociale remplace les vieilles solidarités familiales). [...]
[...] Désaffiliation. A l'extrême de cette théorie nous trouvons des individus par défaut situations toutes marquées par la négativité. Pour se protéger du manque de sécurité institutionnalisée les classes populaires se protègent par le tissage de liens sociaux de proximité. Ils tomberaient donc incessamment dans la boue d'une tradition qui les engloutirait (Roberto da Matta : il n'y a pas d'individus dans les classes populaires brésiliennes) Mais loin de reconduire à des liens d'interdépendance personnelle, l'inscription territoriale est le dernier soutien. [...]
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