Propriété sociale, émergence, transformations et remise en cause, Robert Castel, 2008, origine, histoire, État social, égalité de fait, propriété privée, sécurité sociale, responsabilisation, collectivisme, communisme, société, Marx, Durkheim, industrialisation, salariat, solidarité, classe ouvrière, obligations, droits, risque social
Robert Castel décrit dans cet extrait l'avènement de la propriété sociale, en expliquant notamment son origine et ses fondements historiques, sociaux, sociétaux et économiques. Il décrit ensuite son apogée, au début du XXe, avec la généralisation de l'État social. Enfin, il montre les premiers signes du déclin de cette propriété sociale et d'une sorte de limitation du rôle de l'État social, ou du moins d'une évolution de son étendue, de son périmètre, de ses modes d'action.
[...] Elle entraine ainsi la mise à la disposition du collectif, non pas des actifs, mais de leur utilisation, en vue d'assurer une finalité d'ordre social ou sociétal. Cela peut concerner par exemple la sécurité sociale du groupe. Cette conception a entrainé la mise en place d'un État social, chargé notamment d'assurer la cohésion sociale en proposant des services collectifs. Cette conception a connu son âge d'or à la fin du XIXe et est désormais plus largement critiquée et remise en question. [...]
[...] Robert Castel décrit dans cet extrait l'essor de cette conception, les transformations qu'elle a rencontrées, puis le processus de sa remise en question. La propriété sociale, un nouveau concept original et spécifique La propriété sociale est un concept novateur, original et spécifique. Auparavant, la propriété privée s'est peu à peu installée et des auteurs comme John Locke ont rapidement associé la propriété privée avec l'existence positive en tant qu'individus. La propriété privée offrait alors à l'individu une indépendance, le faisant cesser d'être dépendant des autres, et existant pour son propre compte. [...]
[...] Cela crée une solidarité organique, développée par Durkheim notamment, par le biais d'interdépendances. Cela permet la réhabilitation des non-propriétaires. Ils obtiennent ainsi une légitimité sociale. La propriété sociale controversée Cette idéologie de propriété sociale fait l'objet de contestations de plus en plus nombreuses : privatisations de grandes entreprises, réorientation de certains services (téléphoniques par exemple) du public vers le privé, ventes de certains territoires nationaux dans certains pays, etc. Les services de santé et d'éducation demeurent au cœur des discussions. [...]
[...] Ce constat relatif aux non-propriétaires a été le point de départ de la conception de propriété sociale. Auparavant, ce groupe de travailleurs ne possédant que ses mains pour travailler n'existait qu'à la périphérie des sociétés. Peu à peu, ce groupe se déploie et s'intensifie, jusqu'à devenir le prolétariat tel que Marx le décrit, avec une frange paupérisée de la population. Le développement de la société industrielle renforce le statut de salarié « à vie » pour les plus pauvres, dépourvus d'un outil de travail dont ils sont propriétaires, et cela vient menacer l'équilibre de la société comme une gangrène, potentiellement dangereuse et explosive. [...]
[...] Au contraire, la propriété sociale visait à intégrer tout un chacun dans le même système. D'après l'auteur, on assiste à un retour en force de la propriété privée, orientée vers le capitalisme financier et la propriété des flux financiers, contre la propriété sociale. Le rôle de l'État, avec l'affaiblissement de la propriété sociale, est peu à peu remis en question. La propriété sociale n'est néanmoins pas condamnée à disparaitre et pourrait continuer sa transformation pour s'adapter aux évolutions de la société. [...]
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