Théorème de Thomas, sociologie clinique, méthode du récit de vie, Daniel Bertaux, William Isaac Thomas, récit autobiographique, sociologie générale, réalité sociale, philistin, subjectif, Wladek Wiszniewski
Le récit de vie permet de proposer une sociologie générale du fait étudié, car ce n'est pas la véracité du récit autobiographique qui va être pris en considération dans la dimension sociologique, mais la représentation du passé qui est faite par l'individu. Cette représentation permet une réappropriation de la place sociale de l'individu par lui-même. Ce n'est pas la réalité qui importe, mais la façon dont les individus la rapportent. C'est ce qui deviendra plus tard le théorème de Thomas, la sociologie doit octroyer une place aux représentations que se font les individus, qu'elle soit avérée ou non, car selon William Isaac Thomas « la personnalité humaine constitue une base de l'explication causale des évènements sociaux ». En effet, à l'échelle individuelle, la personnalité d'un individu, ce qu'il va transmettre par son récit, est révélatrice d'une réalité sociale objective.
[...] Les comportements et les choix de trajectoire ne s'imposent pas à l'individu, contrairement au déterminisme, ils peuvent alors « modifier le cours des choses » et intervenir sur ce qui les détermine. L'individu n'est pas prédestiné, sa trajectoire n'est jamais acquise. Le récit de vie s'inscrit dans la sociologie clinique élaborée notamment par Vincent de Gaulejac, où les théories sociologiques s'inscrivent dans la relation de l'individu à la société. La sociologie clinique choisit de faire émerger le subjectif du récit individuel, afin que l'on trouve en son récit le sens de la situation. [...]
[...] Nous pouvons aussi relever la subjectivité de certains propos de Thomas et de Znaniecki qui peuvent nous faire remettre en question l'objectivité de l'étude. D'abord, tout le long de leur commentaire, ils font l'objet de jugement de valeur envers Wladek, qui est sans cesse dévalorisé et traité d'arriviste, d'hypocrite, de moralement déficient . La sincérité que perçoit Vincent de Gaulejac, est vue comme de la vanité et de l'arrogance par les deux auteurs, alors qu'il effectue justement le travail qu'on lui demande, c'est-à-dire raconter sa vie, en échange d'une somme d'argent. [...]
[...] Les éléments de l'histoire de Wladek qui montre le déclassement et le sentiment de honte apparaissent principalement dans les rapports qu'il entretient avec sa famille. Dans son récit, il met l'accent sur les difficultés financières qu'ont connu ses parents à partir de son adolescence, qui l'ont fortement impacté dans sa réussite professionnelle. Venant d'une famille de dix enfants, seuls ses frères aînés ont pu bénéficier d'une éducation scolaire qui les a amenés à réussir leur vie, selon la vision de Wladek. [...]
[...] Il est essentiel de préciser que Znaniecki pour la mise en pratique de sa méthode, suggère à Wladek d'écrire son histoire en échange de 30$ pour 200 feuilles. Ce qui à donc pu motiver ce dernier a écrire toujours plus, étant dans une situation financière difficile. L'écriture de Wladek ne s'apparente que très peu à un récit de vie, il manifeste ses souvenirs d'une façon extrêmement précise, il ne semble avoir aucune hésitation sur les lieux, ou encore sur les échanges. [...]
[...] Ce n'est pas la réalité qui importe, mais la façon dont les individus la rapportent. C'est ce qui deviendra plus tard, le théorème de Thomas, la sociologie doit octroyer une place aux représentations que se font les individus, qu'elle soit avérée ou non, car selon William Isaac Thomas « la personnalité humaine constitue une base de l'explication causale des évènements sociaux ». En effet, à l'échelle individuelle la personnalité d'un individu, ce qu'il va transmettre de par son récit, est révélatrice d'une réalité sociale objective. [...]
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