Politiques du squat, Isabelle Coutant, précarisation des classes populaires, groupes sociaux, parole légitime
Isabelle Coutant mène des recherches sur les effets de la précarisation des classes populaires, à partir d'enquêtes ethnographiques menées essentiellement à Paris et en région parisienne. Elles se sont progressivement orientées sur les relations que ces catégories entretiennent avec diverses institutions (justice, travail social, psychiatrie).
[...] Socialement parlant, ils sont tous issus de catégories précaires dans le quartier et partage le même style de vie et possèdent les mêmes goûts. On voit que les deux associations ont des revendications donc des intérêts- complètement différentes. Les uns souhaitant embourgeoiser leur quartier, les autres souhaitant au contraire mettre en avant ce qu'ils considèrent comme un atout incultivé jeunesse, sa culture Les uns rejettent catégoriquement les squatteurs Les squatters sont là non qu'ils aient besoin d'un logement, en général, c'est pour préparer un mauvais coup ! les autres les réhabilitant Ils ont habités, mais de force. [...]
[...] Il est clair que l'association AR et l'association ACV se battent à armes inégales. Mais sans compter la disparité positive des compétences, il y a aussi la violence symbolique qui joue une fois encore en la défaveur des membres d'AR. En effet le standing des démarches administratives décourage les membres d'AR de mener quel qu'action que ce soit. La complexité des procédures administratives renforce donc les inégalités face aux institutions. Les dominants peuvent imposer leurs normes aux pouvoirs publics et s'émanciper des contraintes de l'institution en en maîtrisant parfaitement les rouages Sous réserve de neutralité, en vérité les contraintes administratives entravent bien souvent l'action des plus défavorisés. [...]
[...] Sur le marché linguistique il se retrouverait complétement désemparé. Du côté d'AR l'on retrouve l'exact contraire d'ACV. Les stratégies sont mal rôdés (les protagonistes se disputent devant le sociologue), les membres ne se font pas forcément confiance et les réunions sont suivie tout en dilettante. Pour finir, la seule véritable adulte du clan Jenny, se comporte de manière inappropriée avec les jeunes en essayant de les acheter par la politesse. Lorsque ceux-ci finissent par la décevoir, elle adopte alors la même posture que l'association ACV. [...]
[...] L'adjoint à la jeunesse quant à lui a un point de vue beaucoup plus misérabiliste sur la question ils faut voir dans quelles conditions ils vivent ! Ces différentes visions performatives entrainent une approche tout à fait opposée dans les politiques concernées. Ceux qui décrives les squatters comme des victimes pensent qu'il est nécessaire de les replacer dans un logement plus décent mais qu'en attendant il serait complètement immoral de les expulser. A l'inverse ceux qui les porte en coupable pense qu'ils sont à la base de nombreux soucis et qu'ils devraient expulser sans état d'âme. [...]
[...] L'on sent dans leurs revendications et leurs manières d'agir tout le désœuvrement de classes sociales ayant un rapport au temps fondé sur l'immédiateté. La désorganisation de l'association ainsi qu'un capital confiance limité quant à leurs actions finit de fragiliser ces dernières. Finalement tous ces obstacles amènent un certain alanguissement et un sentiment d'impuissance ils font ce qu'ils veulent [ ] On leur écrit, ils répondent jamais etc. En dernier ressors les personnes les moins aptes à mener de front des actions sociales finissent par être quasi spectateur de leur environnement Ceux qui ne disposent pas des ressources suffisantes pour contrôler l'image que les médias retiennent d'eux sont au contraire desservis par la publicité qui leur est faite. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture