Enquête de terrain, politique de terrain, production de données, Jean-Pierre Olivier de Sardan, observation, entretien, recension, dérives interprétatives
L'enquête de terrain est un mode de production de données combinant observation participante, entretien, procédé de recension et sources écrites, ayant pour réputation un manque de rigueur méthodologique.
Certes, ce travail de terrain repose fortement sur un savoir-faire non formalisable lié à la pratique répétée, mais il existe tout de même une « politique de terrain » qui guide le chercheur vers une « rigueur du qualitatif » dans un souci de plausibilité et de validité : croisement des données (triangulation), pistes de recherches (descripteurs), recherche de groupe social témoin et d'informateurs privilégiés, explication interprétative et regard sur la saturation.
[...] Ce texte élargit un peu plus en offrant un regard sur l'enquête de terrain où s'intègre l'entretien et où il est combiné à d'autres modes de production de données. Des liens entre les textes existent Entretien comme interaction, conversation (convention d'égalité du moins dans sa finalité, texte négociation (trois principes du texte 1 : neutralité, confiance, familiarisation) Production des données (le terrain devient le point de départ de la problématisation pour l'entretien compréhensif, l'itération) Validité : les dérives interprétatives qu'il faut analyser (texte c'est-à-dire le biais ; la validité des résultats peut aussi se faire aussi par des instruments complémentaires (texte comme le procédé de recensions. [...]
[...] L'enquête de terrain va combiner ces quatre modes pour qu'ils se complètent, se croisent afin d'aboutir à des données éclectiques et solides pour sa recherche. Bien que ce travail de terrain soit lié à un savoir-faire non formalisable, à la pratique, il n'en est pas moins possible d'en présenter des principes, ses formes de vigilance méthodologique , sorte de politique de terrain qui guide le chercheur et qui solidifie la démarche par des exigences recherchées de plausibilité et de validité construisant ainsi une rigueur du qualitatif . [...]
[...] Questions Si l'interprétation fait partie du travail d'enquête, vient le biais de la place de la subjectivité du chercheur et de la validité des résultats liés face aux dérives interprétatives. D'une part, la seule manière d'éviter ses dérives vient-elle du savoir-faire du chercheur ? Et d'autre part, une autre manière de les jauger est-elle la revue des lecteurs en comparant le travail final et les prises de notes (d'où l'intérêt de distinguer les données exprimées et les données interprétées) ? Ou bien dans la posture ? Liens Les deux textes précédents nous ont présenté principalement la méthode de l'entretien ou un type d'entretien (compréhensif). [...]
[...] L'essentiel L'enquête de terrain est un mode de production de données combinant observation participante, entretien, procédé de recension et sources écrites, ayant pour réputation un manque de rigueur méthodologique. Certes, ce travail de terrain repose fortement sur un savoir-faire non formalisable lié à la pratique répétée, mais il existe tout de même une politique de terrain qui guide le chercheur vers une rigueur du qualitatif dans un souci de plausibilité et de validité : croisement des données (triangulation), pistes de recherches (descripteurs), recherche de groupe social témoin et d'informateurs privilégiés, explication interprétative et regard sur la saturation. [...]
[...] La politique du terrain, sur la production de données en anthropologie - Jean-Pierre Olivier de Sardan (1995) Résumé L'article s'intéresse au mode de production de données qu'est l'enquête de terrain et tente d'en dépeindre les grands principes avec la politique de terrain et la gestion des biais afin de dissiper ce flou qui gravite autour de l'enquête de terrain. L'enquête de terrain est une combinaison de différents modes de production relatifs à celle-ci : L'observation participante où le chercheur va s'immiscer dans le quotidien de ceux qu'il enquête et récolter données et corpus par l'observation et l'interaction, voire l'imprégnation conditionnant sa pensée en acquérant inconsciemment des observations qui vont jouer sur l'interprétation, la rédaction et même pendant la phase de terrain. [...]
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