Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot sont notamment chercheurs au CNRS et docteurs en sociologie. Cet ouvrage relate une expérience de dix ans dans les familles fortunées de l'aristocratie et de la bourgeoisie ancienne. Dans ce livre, les deux sociologues font référence à leurs anciens travaux, à savoir :
- Dans les beaux quartiers, 1989, 255p.
- Quartiers bourgeois, quartiers d'affaire, 1992, 335p.
- La chasse à courre, ses rites et ses enjeux, 1993, 308p.
- Grandes fortunes. Dynasties familiales et formes de richesse en France, 1996, 376p.
Il est question, tout au long de Voyage en grande bourgeoisie, d'entretiens, d'observations tout comme d'écriture et de réception des travaux de chercheurs par la communauté scientifique, par les médias, par les enquêtés eux-mêmes. Ce livre est, comme le disent les deux chercheurs, une sorte de "journal de recherche". Ce qui est recherché ici, c'est d'arriver à une analyse de la pratique méthodologique en sociologie (...)
[...] Qui sont les chercheurs qui interviennent dans les médias ? Les deux sociologues ne sont pas convaincus du lien qui pourrait exister entre âge ou grade des chercheurs et travaux de vulgarisation. En revanche, ils écrivent qu'il existe une forte liaison entre les scientifiques les plus reconnus et les plus diplômés et les actions de vulgarisation Pour le couple, la démarche de vulgarisation-valorisation permet de sentir l'importance de son métier, de mesurer l'utilité sociale de sa pratique professionnelle et c'est une activité essentielle pour un scientifique. [...]
[...] Une absence de curiosité intéressée Pourquoi la sociologie met-elle à l'écart cette catégorie sociale ? Car tout d'abord le chercheur, en enquêtant sur celle-ci, se trouve en position dominée. Or, certains sociologues ne se sentent pas socialement dominée. Pour les deux auteurs, cela s'explique par un entre-soi et une fermeture importante, qui permet à ce milieu de passer quasiment inaperçu. Cette vision met bien entendu à mal le rêve du dépérissement de la classe dominante qui pour les deux chercheurs est un mythe. [...]
[...] D'autre part, le travail en couple permet d'avoir deux mémoires de mobilisées. L'observation est divisée entre deux personnes, et elle est donc plus efficace. Parfois, comme lors d'une chasse à cours, l'un des membres du couple participe alors que l'autre continue d'observer. Et la mise en commun des deux témoignages est alors très intéressante. Enfin, les difficultés liées à tout le travail d'enquête et d'observation se partage à deux. 2)L'observateur invité Dans d'autres situations, la présence de l'enquêteur se justifie par la présence d'une invitation. [...]
[...] Cela permet principalement de pouvoir diffuser plus largement les travaux réalisés. Les deux chercheurs abordent ensuite leur soucis de ce qu'ils appellent l'intertextualité, c'est-à-dire jouer avec les citations, dialoguer avec d'autres textes qui font références. Le sociologue se doit d'indiquer ses sources. Objectiver le travail d'objectivation Comme le dit Bourdieu, il ne faut pas négliger la complexité du social. Le couple a par exemple du parler de la théorie du don et du contre-don de Marcel Mauss pour expliquer certaines logiques de la chasse à courre. [...]
[...] Et cette observation est d'autant plus vraie qu'une lignée bourgeoise s'inscrit dans le temps et remonte à plusieurs générations. On comprendra, notamment dans ce cas, pourquoi l'observation est à même de compléter de façon décisive l'entretien. L'observateur mêlé au public populaire L'observation peut être anonyme, c'est-à-dire que les personnes qui sont observées par le sociologue l'ignorent. Généralement, il s'agit de rencontres publiques, de rituels mondains, comme les grands prix hippiques, et notamment celui de Deauville. L'observation montre alors que, curieusement, les membres de la haute société étalent de façon ostentatoire, et donc inhabituelle, les bonnes manières de la sociabilité mondaine, et aussi des richesses. [...]
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