L'institution scolaire joue un rôle particulièrement important dans la sociologie de Pierre Bourdieu, sociologue français contemporain. 'Les héritiers' est le premier livre consacré aux étudiants ayant eu une retombée d'ordre social. Cet ouvrage se propose de construire une théorie générale du fonctionnement du système scolaire.
La démarche générale de Bourdieu est de montrer que ce qui semble 'naturel' dans la société est en fait le fruit d'une construction sociale ; cela permet en outre de permettre à ceux exclus du jeu du pouvoir d'y participer en découvrant les règles réelles. Ici, l'institution scolaire produit une grande mystification sur son mode de fonctionnement réel et voile efficacement sa fonction sociale. L'originalité de la démarche bourdieusienne appelée 'constructivisme structuraliste' veille à ce que l'élaboration technique ne soit jamais totalement détachée du travail d'enquête.
C'est le cas dans "Les héritiers", écrit reposant sur des enquêtes effectuées en 1962-1963. Pour Bourdieu, l'Ecole souffre d'un manque de démocratisation devant œuvrer non seulement à rendre la culture savante inculquée à l'école accessible à tous mais aussi à prendre en compte le handicap social des classes défavorisées dans leur évaluation. En effet, les résultats montrent que l'école, loin de réduire les inégalités sociales contribue à les reproduire. En conséquence, il faut s'interroger sur les processus qui, en dépit de la place centrale conférée à cette institution dans la société actuelle, aboutissent à ce résultat paradoxal. L'ouvrage peut se diviser en deux temps, d'un côté l'explicitation des mécanismes assurant la reproduction sociale à l'Université, d'un autre côté les conséquences des usages différenciés de l'Université propres à chaque classe sociale.
[...] Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron : Les héritiers les étudiants et la culture L'institution scolaire joue un rôle particulièrement important dans la sociologie de Pierre Bourdieu, sociologue français contemporain. Les héritiers est le premier livre consacré aux étudiants ayant eu une retombée d'ordre social. Cet ouvrage se propose de construire une théorie générale du fonctionnement du système scolaire. Toutefois, la plupart des recherches effectuées par les deux auteurs sont centrées sur les études supérieures et l'enseignement universitaire. Le choix de tels objets d'études peut s'expliquer par la crise des années 60 touchant l'université française. [...]
[...] C'est le cas dans les héritiers écrit reposant sur des enquêtes effectuées en 1962-1963. Pour Bourdieu, l'École souffre d'un manque de démocratisation devant œuvrer non seulement à rendre la culture savante inculquée à l'école accessible à tous mais aussi à prendre en compte l'handicap social des classes défavorisées dans leur évaluation. En effet, les résultats montrent que l'école, loin de réduire les inégalités sociales contribue à les reproduire. En conséquence, il faut s'interroger sur les processus qui, en dépit de la place centrale conférée à cette institution dans la société actuelle, aboutissent à ce résultat paradoxal. [...]
[...] En effet, en ignorant leurs désavantages, ces classes sont écrasées par leur destin social et s'auto excluent. L'action du privilège entraîne au contraire un effet inverse pour les classes dominantes et se fait en l'absence de tout effort. Les avantages ou désavantages sociaux sont ainsi toujours cumulatifs. Même si une égalité des moyens économiques se réalisait, il y aurait toujours des inégalités sociales légitimées par le don et les privilèges ce qui montre l'efficacité des facteurs sociaux d'inégalités. Les conséquences des inégalités d'accès à l'enseignement supérieur Devant l'évidence des inégalités devant l'École, l'unité du milieu étudiant doit se chercher non pas dans une identité des conditions d'existence irréelle mais dans une identité de la pratique universitaire. [...]
[...] Le choix des études est restrictif comme le montre la répartition des filières entre les filles et les garçons. Les filles issues des classes défavorisées sont largement cantonnées à des études littéraires tandis que les garçons sont pour la plupart dans des filières scientifiques. Cette constatation renvoie au mécanisme de la division traditionnelle du travail et aux dons entre les sexes (les filles sont faites pour les études littéraires et inversement pour les garçons L'écart du choix des matières entre les classes dominantes et les classes dominées repose sur le même processus de division. [...]
[...] Pour Bourdieu le groupe étudiant ne se reconnaît pas à sa pratique mais à la signification qu'il confère à sa pratique. La vie étudiante se caractérise par une occupation du temps et de l'espace original, (cycles des études, libertés) ; mais cet aspect ne peut pas définir positivement une condition étudiante. Le temps est flottant, le rythme de chaque individu est délié du rythme collectif et la cohabitation des étudiants n'a pas de pouvoir d'intégration car l'espace n'est pas réglé et rythmé comme dans les classes préparatoires. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture