Quand Catherine Monnot, professeure du secondaire, décide d'investir une cour de récréation et d'en faire selon ces propres mots un authentique « laboratoire de la vie en collectivité », celle-ci se fait l'investigatrice d'une microsociété qui ségrège de manière quasi naturelle et spontanée filles et garçons. Pour cela la méthode que cette doctorante en anthropologie emploie repose sur des entretiens et des observations faites depuis 2002 au sein même de cette cour, mais également en dehors du cadre scolaire et domestique, auprès de jeunes filles issues de milieux populaires âgées de 9 à 11 ans.
Elle fait des Cultural Studies de l'École de Birmingham une de ses principales sources d'inspiration. L'intérêt est donc que cette étude des classes populaires est transdisciplinaire et permet ainsi d'approcher sociologiquement un problème sous différentes facettes. Monnot rejette par la même occasion tout essentialisme prônant une nature dite innée qui déterminerait, peu importe nos stratégies individuelles, nos goûts et nos capacités. De fait, celle-ci va faire du constructionnisme un fondement de son ouvrage en révélant comment les différences de sexe ne sont en réalité qu'un construit social et culturel, celui de la culture de masse et du milieu social. Et c'est sous cette approche que Monnot va donc se demander : comment à l'heure actuelle devient-on une petite-fille ? Comment le modèle de petite-fille est-il socialement construit à l'heure actuelle ? Et comment ces préadolescentes incorporent, adhèrent aux modèles identitaires que les médias de masse véhiculent ?
[...] Cela sans parler d'Internet qui entre de plus en plus tôt dans la vie des petites filles et dont elle fait à peine mention. De plus, parfois la réflexion de l'auteure semble rester en surface. En effet, Catherine Monnot fait des références extrêmement nombreuses de chansons, mais ne se livre pas à une analyse poussée des paroles. Il aurait été plus pertinent de ne pas démultiplier les exemples et au contraire de ne s'attarder que sur quelques paroles pour en faire une réflexion plus profonde et mettre en lumière comment dans le développement identitaire des petites filles on retrouve leur influence. [...]
[...] Le milieu du sport et le rapport au corps sur lequel il amène à se pencher sont un milieu favorable à la définition de ce qu'est le féminin. La pratique d'un sport amène à une redéfinition que l'on a de soi et de l'image que l'on renvoie et les codes d'un sport comme la danse classique est une sorte de féminisation du corps indirecte c'est pourquoi Margaret Mead déclare dans L'un et l'autre sexe qu'«une fois qu'on a décidé qu'une activité est réservée à un sexe, la participation de l'autre devient difficile et compromettante Pourtant à travers ces enquêtes l'auteure montre que cela n'empêche pas par des filles des pratiques sportives qui à l'origine permettent de revendiquer une identité masculine, comme le hip-hop. [...]
[...] Les médias, véritable laboratoire de la fabrique du sexe. Mais ce sont les médias qui véhiculent l'image la plus forte vers laquelle les petites-filles veulent tendre et décident ainsi qui est in et ce qui ne l'est pas, et véhicule par la même occasion des représentations extrêmement générées du rôle féminin. Ces modèles sont puissants puisqu'en étant très stéréotypés, ils en deviennent par la même occasion très prenants en permettant ainsi l'identification systématique des filles à ce qu'elles voient à l'écran. [...]
[...] Elles doivent bâtir leur propre identité tout en prenant en compte ses stéréotypes. Ainsi, l'auteur confirme la pensée qu'Elena Gianini Belotti expose dans du côté des petites filles, en exposant la manière dont les filles sont poussées à travers les lectures enfantines entre autres, à la reproduction sociale et culturelle B. Qui va se faire alors le vecteur d'une toute nouvelle éducation Plus qu'une éducation des rôles propres à leur sexe elles vont également intériorisée une éducation sexuelle et le secret d'expérimentations amoureuses réussites, elles vont le chercher dans le petit écran. [...]
[...] En effet, ici donner est à nouveau une manière de se lier de façon plus solide au groupe. C'est en témoignant son adhésion à ces pratiques que l'on devient une fille de club et donc ensuite une fille : la construction du je passe donc à cet âge d'abord par l'appartenance au nous. La reconnaissance des pairs est un phénomène inévitable dans le processus d'appartenance et apparait comme un authentique vecteur de l'identité sexuelle des petites filles. II. Apprendre à devenir fille à travers les médias de masse. [...]
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