Intitulé « Penser le public des bibliothèques sans la lecture ? », le présent article consiste plutôt en l'analyse des données résultant de l'enquête sur les Pratiques culturelles des Français de 1997. Il n'a donc pas de données propres. Le recueil des données utilisées s'est effectué auprès de 4300 personnes enquêtées, de manière à aboutir à un « large échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. » La méthode de l'enquête originelle n'est ici pas plus explicitée. Cependant, un nouveau projet d'enquête, complémentaire, est prévu à l'issue des premières hypothèses et ébauches de conclusions de cette analyse, consistant en une « multiplication d'analyses monographiques ».
[...] Ces deux variables apparaissent dès lors liées. En effet, il est démontré que les individus ayant des pratiques de lecture accrues, mais un niveau de diplôme faible, ou du moins moins élevé que les autres enquêté ont plus recours à l'achat qu'à l'emprunt de livres ( des enquêtés sans diplôme ou possédant un CEP, CAP ou BEP achètent de façon exclusive des livres, sans jamais en emprunter). Ce dernier n'est pas universel, naturel, comme on aurait vraisemblablement trop tendance à le penser, mais lié à une certaine socialisation faisant intérioriser cette habitude. [...]
[...] Claude POISSENOT - Penser le public des bibliothèques sans la lecture ? Note de lecture : Claude POISSENOT, Penser le public des bibliothèques sans la lecture ? BBF, T I. Présentation de l'article Intitulé Penser le public des bibliothèques sans la lecture ? le présent article consiste plutôt en l'analyse des données résultant de l'enquête sur les Pratiques culturelles des Français de 1997. Il n'a donc pas de données propres. [...]
[...] Le recueil des données utilisées s'est effectué auprès de 4300 personnes enquêtées, de manière à aboutir à un large échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. La méthode de l'enquête originelle n'est ici pas plus explicitée. Cependant, un nouveau projet d'enquête, complémentaire, est prévu à l'issue des premières hypothèses et ébauches de conclusions de cette analyse, consistant en une multiplication d'analyses monographiques La problématique de l'article de Claude POISSENOT, maître de conférences en sociologie à l'IUT Nancy-Charlemagne et à l'Université de Lorraine, part de la remise en cause du postulat dominant selon lequel la fréquentation d'une bibliothèque serait liée de façon centrale, unique, au rapport à la lecture. [...]
[...] La bibliothèque donne le sentiment de recruter plus facilement des usagers qui ont appris à manipuler des idées ou des connaissances générales, que ceux qui ont plutôt appris à manipuler les choses. D'où une exclusion d'une partie de la population ne s'y sentant légitime, d'où en définitive la reproduction d'une hiérarchie finalement sociale. La fréquentation d'une bibliothèque est soumise à des obstacles culturels. L'auteur va dès lors plus loin, en mettant en avant la responsabilité des bibliothèques, du moins l'échec de leur mission de démocratisation de la culture (terme à ne pas considérer de manière ethnocentrique), ayant plutôt tendance à recruter le public qui ressemble au personnel qui en est chargé. [...]
[...] La fréquentation d'une bibliothèque est donc liée à une certaine socialisation, notamment transmise par l'institution scolaire. L'école demeure la matrice de socialisation fondamentale au livre. L'effet du diplôme serait ainsi plus lié à une durée plus longue passée dans l'institution scolaire, résultant en une intériorisation accrue. En outre, le type de diplôme est également influent, en ce qu'il indique le suivi dans l'enseignement secondaire d'une filière générale, ou professionnelle, d'autant plus avec la massification scolaire (cette influence du niveau de diplôme et son type est d'autant plus probants chez les jeunes générations). [...]
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