« [L'institution totale est] un lieu de résidence et de travail où un grand nombre d'individus, placés dans la même situation, coupés du monde extérieur pour une période relativement longue, mènent ensemble une vie recluse dont les modalités sont explicitement et minutieusement réglées » (Asiles, E. Goffman).
Sociologue américain d'origine canadienne issu de l'émérite Ecole de Chicago, Erving Goffman étudia et observa durant trois années l'univers des reclus au sein de l'hôpital psychiatrique de Sainte-Elizabeth à Washington ainsi que de nombreuses institutions similaires. E. Goffman rassembla ses recherches dans un ouvrage intitulé Asiles, publié en 1961. Etude de type interactionniste sur la condition sociale des malades mentaux, l'univers du reclus, E. Goffman y explique de quelle façon interagissent les acteurs dan ce type d'institution qu'il nomme « institution totale », tout en faisant une analyse de leur fonctionnement. Mais qu'entendait-il par cette notion d'institution totale ? Bien qu'ayant énoncé la définition donnée dans l'ouvrage d'Erving Goffman, cette dernière peut être explicitée pour une meilleure compréhension, sans entraver l'analyse qui sera faite dans la suite de ce devoir. Une institution totale telle que l'entend l'auteur dans son ouvrage, désigne ces lieux qui organisent la totalité du temps de vie d'un groupe d'individus, réduisant sa segmentation en un lieu et en un temps uniques dans lequel il doit réaliser toutes les actions de la vie sociale (travail, loisir, repos, nutrition…). Se crée alors une barrière entre ceux faisant partis de ce type d'institution, les reclus, et le monde extérieur qui devient difficilement franchissable sans l'accord des professionnels encadrants.
Quels sont les apports de cet ouvrage sur le fonctionnement des institutions dites totales ? Quelles influences exercent-elles sur les individus se trouvant dans un tel cadre ?
[...] Du latin institutio, ce qui est institué, règle les institutions présentent un corps de règles, de conduites entre les personnes qui en font parties et ce dans un but particulier, son maintien. Si l'institution existe en dehors des acteurs qui en font partie, de par cesdites règles, ces codes de conduites, elle ne serait rien sans les individus la composant qui interagissent alors entre eux. Sociologue américain d'origine canadienne issu de l'émérite Ecole de Chicago, Erving Goffman étudia et observa durant trois années l'univers des reclus au sein de l'hôpital psychiatrique de Sainte-Elizabeth à Washington ainsi que de nombreuses institutions similaires. [...]
[...] - Notion d'institution totale et institution totalitaire ; Parallèle avec les institutions de type totalitaires : encadrement des personnes, oppression permanente, etc. II- L'institution totale et prise en charge totalitaire des individus Les institutions totales procèdent à un encadrement extrême de l'individu et une dépersonnalisation des reclus pour favoriser leur adaptation Un encadrement extrême de l'individu L'institution totale opère un encadrement de la vie du reclus de par l'accaparement de leur vie et une organisation bureaucratique à laquelle ils sont soumis Un accaparement de la vie des reclus : - isolement du monde extérieur - les cérémonies d'admission (montrer la barrière entre personnel et reclus, perte de nom, tests d'obéissances, etc.) - le dépouillement des biens personnels des reclus - la dégradation de l'image de soi (obligation d'adopter certaines attitudes, intégrité de soi menacée, etc.) Une oppression permanente: - une réglementation formelle pour les moindres détails régissant la vie des reclus et à laquelle ils sont dans l'obligation de se soumettre - existence d'un système d'autorité pyramidale - un système de privilèges : construction du monde du reclus autour d'avantages secondaires (alors qu'apparaissant superflu dans la vie normale Une stratégie de dépersonnalisation pour favoriser l'adaptation du reclus Si la dépersonnalisation des reclus de la part de l'institution totale est faite pour une meilleure insertion il n'en reste pas moins que la carrière morale des reclus peut empêcher cette réussite Les reclus se voient ôter de leur carrière morale précédente pour une meilleure adaptation : - la notion de carrière morale et de dépersonnalisation - l'adaptation primaire du reclus ou la conversion réussie (accommodement à un encadrement de type totalitaire) . [...]
[...] Mais qu'entendait-il par cette notion d'institution totale ? Bien qu'ayant énoncé la définition donnée dans l'ouvrage d'Erving Goffman, cette dernière peut être explicitée pour une meilleure compréhension, sans entraver l'analyse qui sera faite dans la suite de ce devoir. Une institution totale telle que l'entend l'auteur dans son ouvrage, désigne ces lieux qui organisent la totalité du temps de vie d'un groupe d'individus, réduisant sa segmentation en un lieu et en un temps uniques dans lequel il doit réaliser toutes les actions de la vie sociale (travail, loisir, repos, nutrition Se crée alors une barrière entre ceux faisant partie de ce type d'institution, les reclus, et le monde extérieur qui devient difficilement franchissable sans l'accord des professionnels encadrants. [...]
[...] Si le lien entre les institutions totales de type hôpital psychiatrique et des institutions de type étatique tel que nous l'entendons instinctivement ne semble pas évident, il n'en reste pas moins que l'analyse d'Erving Goffman peut être étendue à d'autres champs d'analyse (politique notamment) comme nous le verrons. Quels sont les apports de cet ouvrage sur le fonctionnement des institutions dites totales ? Quelles influences exercent-elles sur les individus se trouvant dans un tel cadre ? Si Goffman a nommé ces institutions de cette façon c'est en raison de traits particuliers qui leur sont inhérents et une prise en charge au caractère totalitaire des individus (II). [...]
[...] Penser les institutions : Asiles, E. Goffman [L'institution totale est] un lieu de résidence et de travail où un grand nombre d'individus, placés dans la même situation, coupés du monde extérieur pour une période relativement longue, mènent ensemble une vie recluse dont les modalités sont explicitement et minutieusement réglées (Asiles, E. Goffman). L'analyse des institutions est une question qui intéresse depuis des siècles les philosophes (Montesquieu, Rousseau, etc.), les sociologues de formation (Goffman, Mauss, Bourdieu, etc) ou encore les juristes (Hauriou, etc.). [...]
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