Thèse sur la nouvelle pauvreté, née de la crise du mode de régulation fordiste: étude monographique dans la banlieue de St Brieuc sur les expériences vécues et les rapports sociaux des populations dites 'disqualifiées'. Quelle est la place de cette étude dans la sociologie de la pauvreté ? et est-elle suffisante pour comprendre le processus vécu par la 'nouvelle pauvreté' ?
[...] Ce sont incontestablement ces méthodes qu'adopte Serge Paugam dans l'analyse de la disqualification sociale. Il réalise une étude monographique à la cité du Point-du-Jour dans la banlieue de St Brieuc et privilégie l'enquête et, indirectement, l'immersion dans les CCAS. La retranscription mot pour mot des entretiens est révélateur d'une autre influence, celle du courant ethnométhodologique, sorte de radicalisation des principes de l'interactionnisme symbolique : la figure de proue de ce courant, Harold Garfinkel (1917-1987) élabore en effet les notions d'indexialité et de réflexivité : le langage est révélateur et n'a de sens que plongé dans son contexte (les sous-entendus ont autant d'importance que le reste, si ce n'est plus), d'autant qu'il est un élément de description et de construction de la vie sociale. [...]
[...] Commentaire La méthode sociologique employée par Paugam est caractéristique : Directement inspirée de l'interactionnisme symbolique à la fois dans les méthodes d'enquête et dans les concepts théoriques, l'analyse de Paugam apporte une nouvelle approche de la pauvreté, terme épuisé et abusé jusqu'alors, basée sur les expériences vécues et les rapports sociaux. Celle-ci n'est peut-être pas exhaustive, mais a la qualité d'offrir une mise en évidence de principes plus généraux qui seront repris par Paugam dans le milieu de la précarité de l'emploi. I. La méthode sociologique : l'héritage interactionniste a. L'héritage de méthodes sociologiques. [...]
[...] et est-elle suffisante pour comprendre le processus vécu par la nouvelle pauvreté ? Résumé synthétique Présentation Alors que dans les sociétés traditionnelles et la religion la pauvreté portait une certaine valeur et dignité, elle est désormais perçue comme un dysfonctionnement du système, donc intolérable et répugnante dans une société qui se veut inégalitaire où le succès et la richesse sont les valeurs suprêmes. La pauvreté constitue une véritable prénotion au sens durkheimien : les thèses quantitativistes, structurelles ou culturelles centrées sur cette notion de pauvreté sont insatisfaisantes et ne sont qu'une «légitimation sur le plan intellectuel des définitions et des interprétations du sens commun et non une explication de la construction sociale de la pauvreté Il est toutefois possible en sociologie de s'écarter de cette prénotion de pauvreté, comme le montre la réflexion de G.Simmel sur le contenu positif de la notion de pauvreté et la définition de la notion d'assisté : Ce n'est qu'à partir du moment où ils sont assistés (ou que leur situation l'exige) qu'ils deviennent membres d'un groupe caractérisé par la pauvreté. [...]
[...] La recherche a pour intention d'étudier les formes institutionnelles de la pauvreté dans la société française actuelle, examiner les expériences vécues des populations qui occupent les derniers échelons de la hiérarchie sociale : la négociation du statut et de l'identité dans les relations avec les travailleurs sociaux et les populations. PREMIERE PARTIE. Identités et expériences vécues : la négociation du statut Fragilité et apprentissage de la disqualification sociale. La phase de fragilité se caractérise par une précarité économique et de l'emploi, et d'admission d'une intervention sociale ponctuelle. Le fragile éprouve un sentiment d'infériorité sociale dû à son souhait de sécurité matérielle et d'identité matérielle, causant une crise de statut. [...]
[...] De plus, même si elle est valide sur le plan scientifique, l'analyse des experts peut contribuer à ce ciblage en légitimant des définitions et des interprétations de la réalité, danger de l'approche systémique. Le phénomène de la disqualification sociale est donc le produit d'une construction sociale : En adhérant à l'image négative, les habitants participent aux effets de la disqualification sociale. L'absence d'un sentiment d'appartenance à un groupe solidaire, due à la forte rotation des locataires et à l'effort de différenciation intellectuelle, maintient cette identité négative. [...]
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