Fiche de lecture- Outsiders- Howard Becker
La démarche qu'a utilisé l'auteur dans l 'écriture de son livre relève un point extrêmement intéressant qu'il me semble important d'aborder dans cette partie d'analyse et d'explication de texte. Becker a tout d'abord fait une démarche empirique en effectuant de nombreux entretiens sociologiques avec des individus pouvant être étiquetés comme « déviants » (comme les fumeurs de marijuana ou les musiciens de jazz par exemple) puis a entrepris, à l'aide de ces travaux, une démarche plus réflexive en essayant de proposer un discours nouveau sur l'appréhension des phénomènes déviants. Je souhaite ici, afin de mettre en valeur les propos de Becker, faire la démarche contraire, en explicitant tout d'abord les différentes idées que Becker a pu formuler au cours des deux premiers chapitres de son livre et en tentant ensuite de les illustrer à travers l'exemple des fumeurs de marijuana décrit dans les deux chapitres suivants.
Dans une première partie, Howard Becker s'interroge sur la définition de la déviance. Il reprend pour cela les différentes définitions utilisées en son temps et s'aperçoit très vite qu'elles sont pour la plupart partiales, triviales ou incomplètes. Il y a la conception statistique qui prend sa source dans les résultats d'enquête et de recensement où l'on décèle comme déviant celui qui s'écarte par trop de la moyenne. Une conception moins simple et beaucoup plus répandue de la déviance, reposant à l'évidence sur une analogie médicale, définit la déviance comme quelque chose d'essentiellement pathologique, qui révèle la présence d'un « mal ». Enfin une conception dite « relativiste » définit la déviance par le défaut d'obéissance aux normes du groupe. Cette conception est proche de celle de Becker mais reste trop minimaliste puisque qu'elle ne permet pas de traiter toutes les situations de déviance (la société est en effet morcelée en plusieurs groupes. Enfreindre les normes d'un des groupes ne permet pas d'être qualifié de déviant par l'ensemble de la communauté). Pour Becker ces conceptions sont le fruit d'un manque d'intérêt porté par les sociologues sur cette donnée pourtant essentielle dans l'étude de nos sociétés. Il n'hésite d'ailleurs pas à tacler les chercheurs en sociologie qui selon lui ne prenne pas en compte tout les éléments, dont l'interaction avec autrui, qui font apparaître un phénomène déviant ; « Par le fait même qu'ils méconnaissent le caractère variable du processus de jugement, les chercheurs risquent de restreindre la gamme des théories envisageables sur la déviance ainsi que le type d'intelligibilité proposé » (p.28)
La déviance pour Becker est avant tout basé sur une relation entre deux parties. La déviance est une attribution, une désignation appliquée avec ou sans succès car il se peut que l'individu étiqueté comme étranger puisse ne pas accepter la norme selon laquelle on le juge ; il en découle un second sens du terme déviance : le transgresseur peut estimer que ses juges sont étrangers à son monde. La déviance est de facto « le produit d'une transaction effectuée entre un groupe social et un individu qui, aux yeux du groupe, a transgressé une norme » (p.33)
[...] Cette conception est proche de celle de Becker mais reste trop minimaliste puisque qu'elle ne permet pas de traiter toutes les situations de déviance (la société est en effet morcelée en plusieurs groupes. Enfreindre les normes d'un des groupes ne permet pas d'être qualifié de déviant par l'ensemble de la communauté). Pour Becker ces conceptions sont le fruit d'un manque d'intérêt porté par les sociologues sur cette donnée pourtant essentielle dans l'étude de nos sociétés. Il n'hésite d'ailleurs pas à tacler les chercheurs en sociologie qui selon lui ne prenne pas en compte tout les éléments, dont l'interaction avec autrui, qui font apparaître un phénomène déviant ; Par le fait même qu'ils méconnaissent le caractère variable du processus de jugement, les chercheurs risquent de restreindre la gamme des théories envisageables sur la déviance ainsi que le type d'intelligibilité proposé (p.28) La déviance pour Becker est avant tout basé sur une relation entre deux parties. [...]
[...] D'une part, il a appris comment éviter les difficultés ; d'autre part, il a acquis un système de justifications qui l'incite à persévérer. IV/ RESUME ET THESE DE L'AUTEUR Outsiders, publié en 1963, montre que les travaux de Becker s'inscrivent dans la tradition de l'interactionnisme symbolique. Il souligne que ce dernier propose et développe une nouvelle approche de la notion de déviance. La déviance constitue un phénomène qui s'inscrit dans le temps et qui, à ce titre, doit être envisagé comme un processus. Becker considère que le comportement déviant n'est conçu comme telle que par rapport à des normes sociales. [...]
[...] Dans une première partie, Howard Becker s'interroge sur la définition de la déviance. Il reprend pour cela les différentes définitions utilisées en son temps et s'aperçoit très vite qu'elles sont pour la plupart partiales, triviales ou incomplètes. Il y a la conception statistique qui prend sa source dans les résultats d'enquête et de recensement où l'on décèle comme déviant celui qui s'écarte par trop de la moyenne. Une conception moins simple et beaucoup plus répandue de la déviance, reposant à l'évidence sur une analogie médicale, définit la déviance comme quelque chose d'essentiellement pathologique, qui révèle la présence d'un mal Enfin une conception dite relativiste définit la déviance par le défaut d'obéissance aux normes du groupe. [...]
[...] Becker a tout d'abord fait une démarche empirique en effectuant de nombreux entretiens sociologiques avec des individus pouvant être étiquetés comme déviants (comme les fumeurs de marijuana ou les musiciens de jazz par exemple) puis a entrepris, à l'aide de ces travaux, une démarche plus réflexive en essayant de proposer un discours nouveau sur l'appréhension des phénomènes déviants. Je souhaite ici, afin de mettre en valeur les propos de Becker, faire la démarche contraire, en explicitant tout d'abord les différentes idées que Becker a pu formuler au cours des deux premiers chapitres de son livre et en tentant ensuite de les illustrer à travers l'exemple des fumeurs de marijuana décrit dans les deux chapitres suivants. Dans une première partie, Howard Becker s'interroge sur la définition de la déviance. [...]
[...] II/ INTRODUCTION - Présentation de l'auteur ; - Eléments biographiques ; - Inscription institutionnelle ; - Type de travaux ; - Présentation de l'ouvrage ; - Contexte. III/ ANALYSE DE LA METHODOLOGIE DE L'AUTEUR - Recensement des sources utilisées ; - Analyse des différentes techniques d'enquête. IV/ RESUME ET THESE DE L'AUTEUR Résultats et analyses. CONCLUSION Apports et intérêts de l'ouvrage. PRESENTATION DU LIVRE Outsiders est un ouvrage qui reprend les études de sociologie de la déviance. Il fut écrit par Howard S. [...]
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