Dans les rapports qui se tissent entre média et vie sociale, il y a l'opinion publique. Remy Rieffel entame ce sujet controversé en se posant la question de la véracité de cette notion : qu'est ce que l'opinion publique, qu'est-ce qu'une opinion venant du publique. L'expression en elle-même évoque différentes notions philosophiques, la notion d'opinion, de publique, de partage et de subjectivité, que l'auteur ne s'attarde pas à définir tant elles sont complexes. Il n'en explique que la conséquence soit « une convergence de vues sur un même sujet ». La connaissance de cette dite « opinion publique » est remise en cause car elle est aujourd'hui rendu publique par des sondages et des études sociologiques réalisées sur des « mouvements d'opinion ».
[...] Ceci mène à la question du pouvoir des médias sur l'opinion publique : l'opinion est-elle manipulée par les médias ? La troisième polémique met en avant l'effet puissant exercé par les médias sur lé crédibilité d'une opinion et le sujet, pour en faire un tribunal de l'opinion En fermant le jeu du débat démocratique, les médias soumettent le public à une source de référence de sphère sociale et personnelle. Si les médias ne suivent pas l'opinion publique, s'installe alors la spirale du silence analysé par Elisabeth Noëlle Neumann, une sociologue allemande des années 70. [...]
[...] L'opinion publique existe-t-elle ? Remy Rieffel est un sociologue des médias, professeur à l'université de Paris II en journalisme. Son œuvre sur la sociologie des médias est une synthèse des problématiques et controverses qui touchent les outils médiatiques. Chaque chapitre relève une question pertinente autour de la sphère des médias et ses acteurs. Le thème du chapitre II : l'opinion publique existe-t-elle ? Dans les rapports qui se tissent entre média et vie sociale, il y a l'opinion publique. Remy Rieffle entame ce chapitre II par un sujet controversé en se posant la question de la véracité de cette notion : qu'est-ce que l'opinion publique, qu'est-ce qu'une opinion venant du public. [...]
[...] L'évolution ne tarde pas à démonter la construction de cette sphère de discussion maintenue par les idéaux des Lumières. Remy Rieffel reprend l'analyse de Jünger Habermas, un philosophe allemand qui, dans son ouvrage l'espace public met en avant le passage d'un public discutant de la culture à un public qui la consomme Au XXe siècle, l'espace public devient un espace influencé pas la masse, la publicité et les médias. L'auteur remet en cause l'influence démocratique et l'évolution des médias, avec les NTIC, sur l'espace public et permet d'approfondir la question sur la véracité de l'opinion publique face aux médias. [...]
[...] En conclusion de ce chapitre, Remy Rieffel confirme la confusion qu'il existe dans la place des médias au sein de la vie publique et la privée, et dénonce la légitimité trop accordée par le public qui donne du pouvoir au média. Aussi se retrouve-t-on peu à peu face à un espace d'expression public et non de débat et d'opinion, dont le but est de se faire entendre et non d'informer. L'auteur met en garde sur l'installation non plus d'une opinion publique, mais d'une démocratie d'opinion substituable au Parlement. Bibliographie indicative Que sont les médias ? [...]
[...] Les relations publiques, où l'argumentation est renversée par la séduction. Remy Rieffel dessine avec cette analyse le visage actuel de l'espace public, qui est celui d'une sphère de plus en plus élargie et diversifiée, mais qui tend à s'éloigner de la prise de décision et donc de l'opinion, une sphère dirigée par les acteurs des médias : journalistes, responsables de communication . Cette vision négative sous-entend que les médias usurpent notre libre arbitre, alors que les NTIC semblent vouloir redonner force à l'interactivité, soit la discussion, l'échange. [...]
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