"Faut-il croire les sondages" ? C'est le titre de l'œuvre de Nicolas Hubé et d'Emmanuel Rivière parue le 11 septembre 2008. Emmanuel Rivière dirige le pôle « Politique » de l'institut de sondage TNS-Sofres. Il est par ailleurs maître de conférences à Paris I Sorbonne et au CELSA. Il participe, chaque année, à la rédaction de l'ouvrage État de l'opinion. Nicolas Hubé, quant à lui, est maître de conférences à Paris I Sorbonne, sociologue et spécialiste de la communication et des médias.
Ces deux auteurs aux points de vue différents proposent une approche critique des sondages. En effet, pour les uns les sondages seraient une imposture scientifique qui imposerait une problématique artificielle et ferait parler le peuple à tort et à travers et donc constitueraient plus un outil de gouvernance qu'un outil de connaissance.
Pour les autres, bien que reconnaissant l'existence de certaines dérives, la critique est à leurs yeux largement infondée puisqu'il ne faudrait pas confondre l'instrument qui est fiable et son usage qui lui n'est pas toujours irréprochable. À défaut de mesurer avec certitude une opinion, le sondage permettrait de jauger ses évolutions. Qui croire ?
Ce texte nous propose le point de vue de Nicolas Hubé : « De l'opinion, certes…Mais surtout un artéfact ». Le terme artéfact désigne à l'origine un phénomène créé de toutes pièces par les conditions expérimentales. Ce mot est aussi parfois employé pour désigner de manière générale un produit ayant subi une transformation, même minime, par l'homme et qui se distingue ainsi d'un autre provoqué par un phénomène naturel.
Ce texte n'est donc pas destiné, selon cet auteur, à porter une charge de principe contre les sondages, mais à revenir sur un certain nombre d'évidences, puisque ce n'est pas l'idée de mesurer les opinions qui pose problème en soi, mais bien la confusion des genres. En effet, selon Nicolas Hubé, « on est bien en peine de savoir ce qu'on mesure tant l'outil est une boite noire rarement ouverte ».
Il convient donc d'abandonner un certain nombre d'apriori sur les sondages et de se poser la question de savoir en quoi les sondages sont surtout un artefact.
[...] Ce texte nous propose le point de vue de Nicolas Hubé : De l'opinion, certes Mais surtout un artéfact Le terme artéfact désigne à l'origine un phénomène créé de toutes pièces par les conditions expérimentales. Ce mot est aussi parfois employé pour désigner de manière générale un produit ayant subi une transformation, même minime, par l'homme et qui se distingue ainsi d'un autre provoqué par un phénomène naturel. Ce texte n'est donc pas destiné, selon cet auteur, à porter une charge de principe contre les sondages mais à revenir sur un certain nombre d'évidences, puisque ce n'est pas l'idée de mesurer les opinions qui pose problème en soi, mais bien la confusion des genres. [...]
[...] Ainsi, selon Nicolas Hubé le citoyen s'exprime pour et par lui-même Ce n'est qu'ensuite, en regroupant ces opinions individualisées qu'on dégagera une opinion collective. Puis, le sondage est un instrument d'opinions standardisées. Il s'agit donc ici plus de réponses quantitatives que qualitative. Ces opinions sont jugées équivalentes et rendues comparables grâce à des questions fermées n'offrant qu'une petite quantité de réponses. Ces questions fermées s'opposent aux questions ouvertes qui sont plus difficilement standardisable puisqu'il faut les recoder dans un langage statistique. [...]
[...] Ce sondage a donc pour intérêt de tenir compte des biais empiriques et sociologiques des sondages classiques et ainsi passer d'une méthode plus quantitative vers une méthode plus qualitative. [...]
[...] Il est par ailleurs maître de conférences à Paris I Sorbonne et au CELSA. Il participe, chaque année, à la rédaction de l'ouvrage État de l'opinion. Nicolas Hubé, quant à lui, est maître de conférences à Paris I Sorbonne, sociologue et spécialiste de la communication et des médias, c'est notre professeur d'amphithéâtre. Nicolas Hubé est déjà l'auteur de deux ouvrages, parus en 2008 : Décrocher la une et une Histoire politique et économique des médias en France. Ces deux auteurs aux points de vue différents proposent une approche critique des sondages. [...]
[...] Mais selon Nicolas Hubé, c'est précisément ignorer que les personnes qui acceptent de répondre sont sociologiquement les moins représentatives de leur groupe Comme l'explique le directeur de CSA les établissements de sondage contournent la validité du vote par la construction d'une échelle de probabilité ( ) qui permet d'essayer de déceler une possibilité forte, statistique, que [par exemple] les gens qui se disent UMP soient en fait des électeurs du FN De fait, selon les termes de Garrigou en 2006, on effectue un pari sur les résultats puisque l'opération de sondage ne dispose d'aucun moyen pour vérifier si les enquêtés iront ou non voter. Ensuite se pose le problème de l'échantillonnage. Cette critique fut formulée entre autres par Pierre Bourdieu en 1973. [...]
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