Pour comprendre la nature de cet ouvrage collectif, il faut accorder toute son attention au sous-titre "Histoire, ethnographie, approches combinées". On peut en effet lire l'intégralité de l'ouvrage sous la problématique suivante: comment l'histoire, l'ethnographie secondent-elles l'approche sociologique? Toutes les contributions offrent un éclairage positif sur la question de la complémentarité des disciplines. L'ouvrage n'est donc pas un ouvrage de sociologie du travail classique, comme aurait pu le faire penser le titre, mais offre une plongée différente dans le travail selon les expériences de chacun de ses nombreux contributeurs. Il est constitué de trois parties dont nous rendrons compte par le choix d'un article en particulier.
[...] Les potagers dans la France du XXe siècle Belin, Paris. Thompson, La formation de la classe ouvrière anglaise (1re ed. 1963), Gallimard/Seuil, Paris. [...]
[...] Enfin, il s'agit d'aborder les sources de façon fine et de les soumettre au crible pour déchiffrer le message explicite ou caché. L'image est un élément central dans cette démarche. Ces trois voies redéfinissent les frontières entre histoire et sociologie en reposant sur une fécondation mutuelle. Cet enrichissement mutuel est au cœur des contributions de cet ouvrage fort instructif qui permettra de mieux comprendre les sciences sociales d'aujourd'hui. Spire Etrangers à la carte. L'administration de l'immigration en France (1945-1975) Grasset, Paris. Weber Le travail à côté. Etude d'ethnographique ouvrière INRA- EHESS, Paris Weber L'honneur des jardiniers. [...]
[...] C'est le résultat de son travail[1] dans lequel il est parti des archives et des entretiens biographiques des fonctionnaires de l'administration de l'immigration. Ce regard attentif à l'histoire permet de faire apparaître la cohérence et la logique de l'action publique sur une question aussi sensible que celle de l'immigration et de l'attribution de la nationalité française. Le travail ethnographique vient, dans un deuxième temps, prendre en compte les pratiques effectives des agents au contact des publics pour en montrer le caractère socialement construit, qui n'est pas uniquement déterminé par la politique d'immigration officiellement établie. [...]
[...] Son travail de mise en perspective historique lui permet ainsi d'expliquer la genèse et la remise en cause d'une culture populaire sur le temps long, ce que ne permet pas un travail ethnographique centré sur l'ici et le maintenant. Dans Les historiens et la tentation ethnographique Catherine Omnès revient sur le tournant de l'histoire sociale dans les années 1970, tournant qui est marqué par la rencontre de l'histoire et de l'ethnographie. Alors que les historiens étudiaient traditionnellement les contextes historiques longs à partir des archives, des institutions ils ont fait une histoire qui partait des individus ordinaires. [...]
[...] Cette contribution illustre la portée heuristique de croiser l'histoire et l'ethnographie pour analyser toute activité sociale. Ainsi, l'histoire est abordée comme une histoire objectivée c'est-à-dire celle accumulée dans les institutions et les textes définissant leur fonctionnement. Mais cette dimension reste incomplète si on ne prend pas en compte l'histoire incorporée celle qui est à l'œuvre dans les pratiques des agents. Ainsi, le rapport de domination entre les fonctionnaires de préfectures et les étrangers s'inscrit dans ces deux dimensions, et se trouve en cela réactivé en permanence. [...]
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