Edward Evans Evans-Pritchard (1902-1973) est un anthropologue et auteur britannique, influencé par Tylor et Frazer. Son professeur, Bronislaw Malinowski, lui enseigne le courant fonctionnaliste, qui lui donna les bases pour élaborer sa pensée anthropologique.
Il s'inscrit dans le courant structuraliste, courant illustré par Radcliffe-Brown en Angleterre et Lévi-Strauss en France. Ce courant englobe ceux qui chercheront plus particulièrement « l'étude des organisations, des structures sociales plus que des représentations,» ou de la notion de culture. En effet, les structuralistes pensent qu'il n'est pas possible de fonder une science de la culture.
Mais peu à peu l'idée de structure prend une autre forme que la recherche manifeste (aux yeux du chercheur) de cadres ou relations cohérentes entre les composantes d'une société. On prend plus en compte l'expérience des ethnographiés par rapport à cette notion, on voit qu'il y a des nuances entre concret et abstrait dans la structure : un certain relativisme se fait ressentir. Evans-Pritchard prônera l'idée que la structure d'une société est totalement inconsciente, et met plus en relation des groupes que les individus eux-mêmes.
[...] Ces trois idées développées posent finalement la question de savoir de quelle manière s'opère l'appartenance à la tribu Nuer. La méthode de l'auteur dans ses quêtes anthropologiques est semblable à la plupart de ses confrères. Celui-ci prône premièrement la comparaison; dont il aborde le thème dans son œuvre La femme dans les sociétés primitives et autres essais (1963) : la comparaison constitue sans aucun doute l'une des démarches essentielles de toutes les sciences et l'un des processus élémentaires de la pensée humaine. [...]
[...] Ce que l'on voit également, c'est l'apport de la sociologie dans l'étude d'Evans-Pritchard, vue comme matière complexe, mais première de toutes les sciences. Cette discipline est au cœur du courant structuraliste, car l'idée étant qu'il n'est pas possible de fonder une science sur la culture, la société reste assez vague pour pouvoir élaborer des recherches à ce propos. On parle donc d'anthropologie sociale, où la société et donc ses structures sont étudiées. On peut aller plus loin et dire que toute prétention à l'universalité requiert naturellement une explication historique ou psychologique, plutôt que sociologique, et par là même, fait échec à la sociologie dont le but est d'expliquer les différences plutôt que les ressemblances. [...]
[...] Cette structure est une combinaison organisée des groupes C'est parce que Evans- Pritchard insiste sur la permanence du groupe, que l'individu et même les petits groupes de faible importance en sont exclus (p121). En effet, l'auteur prime sur l'étude des groupes plus que des individus. C'est ce que l'on remarque dans le texte où il aborde majoritairement les relations entre les groupes, on le voit alors dériver sur l'étude de la tribu, puis des individus et plus singulièrement à la fin. [...]
[...] Mais il voit que cela se fait à plus petite échelle, notamment rien qu'entre les liens des individus composant le groupe, par la recherche de raison aux conflits. C'est d'ailleurs ce que va étudier Fortes, autre chercheur inscrit dans le courant britannique structuraliste, dans Dynamics of clanship, dans [lequel] il montre le jeu des forces conflictuelles dans une société à organisation clanique Jacques Lombard, Introduction à l'ethnologie, chapitre 8 Fonction et structure, Armand Colin, p118 Jacques Lombard, Introduction à l'ethnologie, chapitre 8 Fonction et structure, Armand Colin, p126 E.E. Evans-Pritchard, La femme dans les sociétés primitives et autres essais E.E. [...]
[...] C'est pourquoi les guerres peuvent éclater archaïquement sans fin amiable et posée. Ce fait qu'est la vendetta est tellement ancrée, que Evans-Pritchard va la définir comme partie intégrante de la vie politique des Nuers, une institution politique, un mode de comportement reconnu [ . ] Il voit que la structure règne aussi dans la vendetta, puisque assurant la cohésion sociale entre certains à s'unir contre d'autres, formant ici aussi un équilibre. Il voit que tout cela ne se termine jamais par une scission, car deux raisons sont dues à la vendetta : le besoin de vengeance, et le besoin de règlement Alors, en dépit des attaques, il faut néanmoins un certain ordre des choses, qu'il verra entre les mains du chef à peau de léopard. [...]
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