La Nouvelle Critique Sociale, aux Editions du Seuil est un ouvrage collectif paru en mai 2006 de plusieurs auteurs venus des secteurs de l'économie, sociologie, du monde associatif, universitaire. Les textes ont été publiés dans Le Monde, dans le cadre d'un thème de débats de la République des Idées. Il comprend 7 chapitres d'auteurs différents, introduits par la préface de Pierre Rosanvallon et Thierry Pech. Rosanvallon est historien, il enseigne au Collège de France, Thierry Pech est Secrétaire Général de la République des Idées.
Les auteurs mettent en lumière les changements de la société française depuis les Trente Glorieuses ainsi que les mécanismes qui expliquent le malaise d'aujourd'hui. Quelques pistes de réflexion seront proposées. L'analyse des auteurs nous aide à comprendre comment la société française a glissé vers l'état de malaise qu'elle connaît aujourd'hui : nous considérons à tort la société d'aujourd'hui, avec des concepts d'il y a cinquante ans. Cela crée un décalage qui constitue ce que Rosanvallon appelle dans son introduction un « verrou majeur au changement ». Fondée sur des concepts qui n'ont plus de sens, la société a du mal à se comprendre, elle perd de son élan. En effet les apparences sont trompeuses, la société française continue de se présenter comme inchangée depuis les Trente Glorieuses : le mot « ouvrier » par exemple persiste, alors que l'ouvrier d'aujourd'hui n'a plus rien de commun avec l'ouvrier de l'ère industrielle, si ce n'est le nom. On continue de parler de « classes moyennes », de « milieu populaire » « d'ouvriers et de cadres ». Notre grille de lecture faussée par des clichés tenaces, est à l'origine de représentations confuses. L'analyse est donc rendue très complexe. Il en résulte un sentiment de désenchantement et d'impuissance à changer les choses. On manque de ressources pour retrouver le goût de l'avenir et s'y préparer collectivement. Rosanvallon affirme que la France a bien besoin d'une « Nouvelle Critique Sociale » pour se redéfinir à partir des antagonismes qui la structurent. Cette pratique pour être efficace, doit s'effectuer avec des outils d'analyse opérants. Les auteurs dressent un état des lieux des maux actuels en repérant l'apparition des évolutions. Ils font remarquer que la défaillance politique ne doit pas porter à elle seule la responsabilité du malaise. Les mécanismes sont collectifs, enclenchés par des individus qui limitent eux-mêmes leurs chances d'évolution à travers des choix sur le partage des risques et des richesses.
[...] L'étalement urbain à la périphérie des villes dû à une forte croissance démographique depuis les années 90, favorise les clivages territoriaux, et on constate que l'écart se creuse entre les communes riches et les communes pauvres. A cela vient s'ajouter le fait que les catégories sociales se regroupent pour défendre leur position sociale : les classes moyennes fuient les banlieues et les plus aisés investissent le centre-ville. Les formes nouvelles de la pauvreté La pauvreté a changé de visage au cours du XXème siècle, faisant apparaître d'après Martin Hirsch, un taux en augmentation en France depuis 20ans, on le voit à travers les records de fréquentation des restos du cœur, le surendettement, l'errance familiale. [...]
[...] Le clivage sécurité/précarité La société est divisée en deux, ce qui recoupe plus ou moins la division secteur public/ secteur privé. Ressentiment des personnes exposées à la précarité vis-à-vis d'une classe de nantis qui estime avoir payé sa sécurité par son sacrifice en termes de carrières (surdiplômés) L'entreprise n'est plus un lieu de socialisation de l'individu, c'est désormais l'appartenance territoriale qui définit son identité Les nouvelles inégalités territoriales les régions économiques Davezies et Veltz apportent un éclairage sur l'évolution des territoires français, ils tentent de comprendre les dynamiques humaines à l'œuvre sur les territoires. [...]
[...] On continue de parler de classes moyennes de milieu populaire d'ouvriers et de cadres Notre grille de lecture faussée par des clichés tenaces, est à l'origine de représentations confuses. L'analyse est donc rendue très complexe. Il en résulte un sentiment de désenchantement et d'impuissance à changer les choses. On manque de ressources pour retrouver le goût de l'avenir et s'y préparer collectivement. Rosanvallon affirme que la France a bien besoin d'une Nouvelle Critique Sociale pour se redéfinir à partir des antagonismes qui la structurent. [...]
[...] Ils font remarquer que la défaillance politique ne doit pas porter à elle seule la responsabilité du malaise. Les mécanismes sont collectifs, enclenchés par des individus qui limitent eux-mêmes leurs chances d'évolution à travers des choix sur le partage des risques et des richesses. Le thème du déclassement social est abordé par F. Dubet (sociologue Professeur à Bordeaux II) et Marie Duru-Bellat (Sociologue, professeur et chercheur à l'Institut de Recherche en Education). Pierre Askenazy, (économiste, chercheur au CNRS) se penche sur les conditions de travail. [...]
[...] La fracture générationnelle est abordée par Louis Chauvel (sociologue et Pr à Sciences-Po Paris). Thomas Piketty (économiste) nous entretient sur la discrimination positive à la française. Le thème des précarités est abordé par Eric Maurin, économiste et directeur à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Le thème des inégalités territoriales est abordé par Pierre Veltz et Laurent Davezies : le 1er est professeur à Paris I et Sciences-Po Paris, spécialisé en politiques régionales et politiques urbaines et du développement de l'économie locale ; le 2ème dirige l'Institut des Hautes Etudes, le développement et l'aménagement des territoires européens. [...]
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