Après les Trente Glorieuses, le ralentissement de la croissance et le nouveau capitalisme entrainent des modifications majeures dans la société. Le chômage devient une priorité, on pense alors à l'emploi avant de penser au travail en lui-même.
Dans cet ouvrage, l'auteur Philippe Askenazy, analyse la pénibilité au travail et plus exactement les raisons pour lesquelles le nombre d'accidents du travail est si important. Il met en avant le fait que chaque jour en France on compte 2000 accidents du travail ce qui coute 3% de la richesse nationale. Il remet surtout en cause la responsabilité trop importante accordée aujourd'hui au « stress » au travail en incriminant une nouvelle organisation des entreprises appelée « nouveau productivisme ».
En quoi la mise en place de cette nouvelle organisation a-t-elle un impact sur les conditions de travail ? Quelles pourraient être les solutions à ce problème ?
[...] Le client pour lequel on travaille et qui justifie les nouvelles conditions de travail n'est a priori qu'un alibi qui permettrait aux entreprises de toujours demander plus à leurs salariés. Dans ce contexte, l'apparition des 35 heures en France contribuerait à la dégradation de la situation d'après l'économiste. Et de plus, ce serait une dégradation très inégalitaire, car seuls les cadres qui ont des jours de RTT supplémentaires semblent réellement titrer un bénéfice de cette réforme. Les autres salariés voient augmenter la pression, la flexibilité des horaires alors qu'ils n'obtiennent pas vraiment plus de temps de loisirs, leur réduction réelle étant souvent loin des 4 heures de temps libre que la loi permettrait d'obtenir. [...]
[...] L'auteur s'intéresse alors au cas des Etats-Unis et oppose le mauvais élève français au modèle américain. Il montre que dans les 10 dernières années, il y a eu chez les Américains une amélioration très nette des conditions de travail se traduisant par une baisse significative des accidents du travail et des troubles musculo- squelettiques. Comment expliquer cette amélioration alors que le modèle de productivisme est le même? D'abord, il faut prendre en compte l'action syndicale très résistance autour de ce sujet. [...]
[...] Le monde politique et social lui ne se saisit pas du problème non plus. On s'obstine à gérer avant tout la pénurie des emplois en prenant note de la dégradation des conditions de travail. On se contente de traiter la pénibilité de certaines professions pour compenser sous forme d'années de retraite en compensation ce qui ne règle en aucun cas le problème à sa base. Face à cette léthargie, l'auteur suggère quelques pistes. Il appelle à un débat urgent qui permettrait de passer d'une logique d'assurance des employeurs (logique actuelle en France) à une logique de protection des salariés (aux Etats-Unis ce sont eux les bénéficiaires des assurances contractées par les employeurs). [...]
[...] Fiche de lecture : Les nouveaux désordres du travail - Philippe Askenazy Après les Trente Glorieuses, le ralentissement de la croissance et le nouveau capitalisme entrainent des modifications majeures dans la société. Le chômage devient une priorité, on pense alors à l'emploi avant de penser au travail en lui-même. Dans cet ouvrage, l'auteur Philippe Askenazy, analyse la pénibilité au travail et plus exactement les raisons pour lesquelles le nombre d'accidents du travail est si important. Il met en avant le fait que chaque jour en France on compte 2000 accidents du travail ce qui coute de la richesse nationale. [...]
[...] Et donc plutôt que de revoir un système de travail qui génèrerait du stress, on travaille sur le salarié pour qu'il apprenne à gérer son stress ; l'entreprise se dégage alors de toute responsabilité. Les interprétations dominantes seraient donc inappropriées, d'un côté elles nient le problème, d'un autre elles l'amplifient en l'associant à des mécanismes psychiques qui ne répondent pas à une réorganisation du travail. L'auteur rejette donc ces deux interprétations. Ensuite, Philippe Askenazy se penche sur les véritables causes selon lui, de la dégradation des conditions de travail. Il pointe du doigt l'intensification du travail. [...]
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