Cette enquête de Villermé est une première dans l'histoire des enquêtes quantitatives, tout d'abord parce que c'est un domaine peu développé à cette époque, mais qui commence à trouver sa place et sa légitimité au sein des sciences sociales. Je vais décrire ici le contexte historique et social dans lequel s'est déroulée l'enquête et voir de plus près, dans un second temps, comment l'enquête a été menée et quels ont été les outils qui ont permis à Villermé d'effectuer ce travail de recherche (...)
[...] La première moitié du siècle est aussi marquée par un débat médical, pour les médecins topographes, aucune maladie n'est produite indépendamment des conditions locales. C'est pour cela que des savants comme Paul Lachaise ont cherché à saisir l'ensemble des paramètres qui forment l'environnement de la ville. Il a créé une géographie de l'insalubrité (p27) qui a été la première et la plus importante topographie dédiée à Paris au début du XIXème siècle. Cela après la répertorisation de plus de 500 topologies médicales, à la fin du XVIIIème siècle, suite à la demande de la Société royale, par des médecins qui devaient décrire l'environnement local pour chaque maladie observée. [...]
[...] Ici encore, on voit apparaitre les premiers calculs de population grâce à des multiplicateurs. Il faut aussi noter qu'il n'a pas pris en compte les mouvements de population, il a considéré que les arrivées annulaient les départs. Sa théorie sera critiquée car il n'a pas pris en compte les professions des individus, il ne pouvait dont pas parler de richesse, d'aisance ou de misère selon ces opposants. Il a aussi été critiqué sur le traitement insuffisant de ces données, et également sur le fait qu'il a conclue individuellement en prenant des corrélations plus générales. [...]
[...] Il semblerait qu'il ait eu une enfance simple et heureuse Il a vécu son adolescence dans un contexte social et politique marqué par l'incertitude et la tension, cette période à été difficile pour lui. Il s'est ensuite ouvert à la carrière médicale comme son grand-père et son arrière grand- père et devient chirurgien pour l'armée pendant plus de dix ans, pendant l'épopée Napoléonienne et cela dans des conditions désastreuses. Il a travaillé sur les relations de cause à effet de l'environnement, les conditions extérieures et les pratiques des individus sur leur santé, notamment sur la relation entre le manque d'alimentation l'affaiblissement physique, moral et [ ] la mort (p10). [...]
[...] Villermé ne niera pas tous ces facteurs, mais nous le verront pas la suite, il en privilégiera un autre, qui a plus d'impact que l'environnement et la météorologie du lieu. Dès 1818, Villermé s'est peu à peu embourgeoisé et son mariage avec une fille de famille de notaires parisiens lui a assuré une certaine tranquillité financière et un statut honorable. Il a donc arrêté de pratiquer la médecine pour se consacrer totalement à la recherche. Très productif, il a ensuite travaillé, les années suivantes, sur la famine et l'état des prisons. [...]
[...] Pour lui, la richesse ou la pauvreté influent sur la mortalité : les arrondissements les plus riches sont ceux qui ont une mortalité plus élevés, même si ce n'est pas le seul facteur explicatif. La comparaison s'étant faite sur la population de 1817 pour toute la première période et sur celle de 1826 pour la deuxième période, on comprend que la mortalité affichée diminue au fil des années pour une période donnée puisque la population a augmenté pendant ces 9 années. De plus, les chiffres de la population totale ne proviennent pas d'un recensement, contrairement aux chiffres de la première période. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture