La “ mondialisation de la culture ” désigne la circulation de produits ou de référents culturels de tous types à l'échelle globale. Le Père Noël, le football ne sont que des exemples connus de cette culture mondialisée qui semble effacer peu à peu les cultures locales. Ce mouvement d'uniformisation culturelle rencontre cependant de vives oppositions. La “ culture globale ” se diffusant par la voie du commerce international, celles-ci ont tendance à assimiler uniformisation culturelle et globalisation économique. Pour éviter l'une, les opposants se manifestent contre l'autre.
La confusion entre économie et culture ici constatée vient du fait que la culture mondialisée entre pleinement dans une logique commerciale, mais la culture de par son caractère socialement structurant ne peut être exactement assimilée à tous les autres biens. Elle n'est pas une marchandise à part entière et sa mondialisation n'est pas une évidence.
La culture est avant tout ce qui guide l'individu dans la société et lui donne les clés de son comportement avec les autres. Cependant, cette fonction d'orientation peut s'effectuer suivant plusieurs modèles. L'auteur distingue ici deux formes de cultures : la culture tradition et la culture industrialisée.
Dans les cultures de la tradition, l'héritage du passé influe directement sur le présent ; la dimension historisante de la culture y est primordiale. Le mode de transmission de culture mondialisée est, à l'inverse, celui d'une consommation temporaire de produits industriels changeants et innovants.
Le problème posé par la “ mondialisation de la culture ” est celui de l'intrusion progressive de la culture mondialisée dans les “ cultures-traditions ”, au risque de la transformer ou de la détruire.
[...] Il s'agit sous couvert d'enseignement d'une politique culturelle forte soumise à un projet national. Les savoirs diffusés à l'école concernent rarement les pratiques sociales des individus, mais concernent plutôt la connaissance au sens scientifique du terme. Or, la science si elle a une vocation a priori universelle est en réalité une forme de culture bien occidentale, massivement diffusée à travers les systèmes éducatifs du monde entier. De fait, l'universalité de la science est un cheval de Troie qui permet à la culture occidentale de forcer l'entrée des sociétés de la tradition De plus, l'Occident profite de son avance dans la recherche scientifique et l'enseignement supérieur : les élites du Tiers-Monde ont longtemps dû venir se former donc s'acculturer aux langues européennes qui restent les langues scientifiques (en particulier l'anglais). [...]
[...] L'avenir culturel de l'humanité devra donc faire face à la menace d'un émiettement culturel en s'inventant un nouveau récit commun à toutes cultures. Si elle en a évidemment les moyens, elle devra passer au-delà des trois obstacles majeurs : sa difficulté à réellement prendre conscience des défis qui l'attendent et le manque de moyens et de liberté dont pâtissent ses organes de proposition. Chacun de ces trois enjeux est susceptible d'être résolu par la mise en œuvre de politiques culturelles ambitieuses et efficaces. [...]
[...] - Les soins du corps et de l'habitat favorisent l'invention du confort et des arts ménagers. - L'agroalimentaire : la diffusion de nouvelles normes du goût détache les individus de leur gastronomie traditionnelle. A ces trois domaines, il est également possible de rajouter celui des soins et de la santé qui est également culturellement chargé. En effet, la biomédecine telle qu'elle s'est développée en Occident au XIXe siècle et largement diffusée depuis pour remplacer peu à peu des formes vernaculaires de médecine véhicule également la culture mondialisée. [...]
[...] Ce type de sociétés est, de plus, très lié à un biotope de plus en plus menacé. Le mythe de l'Etat est, bien que toujours présent (ex. : la crise économique de 2008), affaibli par la crise de l'Etat-Providence qui rend l'Etat incapable de conserver son modèle protecteur pour les individus dans la globalisation. Les récits impériaux, eux, sont à l'origine moins crédibles pour une vision globale. Ils affirment la supériorité d'un peuple sur un autre et proposent une vision ethnocentriste par nature impossible à adapter par la planète dans son ensemble. [...]
[...] Quels auteurs pour une mise en récit de l'avenir des cultures ? Au-delà des caractéristiques d'un nouveau modèle, se pose la question de ceux qui seront chargés de le mettre en œuvre. On l'a dit, l'humanité est une machine à produire de l'identité, de la différence. Dès lors, les idées ingénieuses, et les créateurs de tous types (Organisation Internationales, associations, ) ne manquent pas, mais ils sont confrontés à un double problème : celui des moyens et celui de leur liberté d'action. [...]
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