L'ouvrage de Quentin Bell, Mode et société : essai sur la sociologie du vêtement, est une théorie sur la sociologie du vêtement et de la mode. L'auteur base principalement ses concepts sur la théorie de Thorstein Veblen dans Théories de la classe de loisirs.
L'auteur montre tout d'abord que l'étude du vêtement est primordiale lorsque l'on s'intéresse au comportement humain, que ce soit d'un point de vue sociologique ou historique. En effet, cette étude permet de rendre compte des conduites sociales, puisqu'il existe une éthique vestimentaire et de la mode. C'est-à-dire qu'il y a une norme dans la société qui est établie, que la mode est imposée par une classe sociale donnée et qu'on doit s'y conformer. On en arrive à porter des vêtements qui ne nous mettent pas à l'aise pour plaire à autrui et à cause de cette éthique. Ce que Veblen appelle le vêtement transcendant et spirituel.
[...] Pour conclure son ouvrage, Quentin Bell critique la théorie de Veblen. Tout d'abord, Veblen appuie une grande partie de sa théorie sur la mode sur l'individu et non sur une classe sociale entière, ce qui ne lui permet pas de montrer la solidarité qui existe au sein d'un groupe social. Il tente d'appliquer à l'histoire du costume dans son ensemble des traits de la mode qui sont spécifique du 19ème siècle. Il ne montre pas non plus pourquoi la mode choisit plus l'excentricité à la simplicité. [...]
[...] Il prend ses exemples dans la vie quotidienne d'après ses observations et analyse les objets comme une variable dépendante des paramètres sociaux. Il insiste sur le fait que le vêtement a pour fonction de donner des informations sur soi, sur sa position sociale à des personnes qui ne nous connaissent pas et d'établir son appartenance à la classe de loisir. Ce qui a largement été démontré par Bell également. Il montre également que la classe de loisir s'est développée à partir de la civilisation barbare. [...]
[...] Ensuite, pour faire des théories sur l'évolution de la mode, Bell s'appuie sur Veblen. D'après ce dernier, il y aurait quatre pôles d'explication : la mutation de la mode s'explique par l'action de quelques individus ; la mode est une émanation de la nature humaine ; la mode est un reflet de grands évènements politiques ou spirituels ; enfin, la mode implique l'intervention d'une puissance supérieure. Mais Bell démontre que personne ne crée la mode et que celui qui l'impose doit en accepter les règles s'il ne veut pas qu'elle cesse, donc on ne peut expliquer la mode par l'action d'individus. [...]
[...] Bell commence son chapitre sur les théories de la mode par celles de Veblen qu'il réfute ensuite puisque pour lui, l'évolution de la mode est liée à l'histoire et aux grands bouleversements historiques et non comme le prétend Veblen à la politique ou à une minorité d'individus. L'auteur montre ensuite que la mode fonctionne sur la base des rapports sociaux et sur le processus d'émulation. Pour lui, la mode n'est qu'une question de surenchère, c'est à celui qui sera vêtu le plus somptueusement. On voit dans cette partie que l'auteur s'éloigne légèrement de Veblen et qu'il fait ses propres théories. [...]
[...] On en arrive à porter des vêtements qui ne nous mettent pas à l'aise pour plaire à autrui et à cause de cette éthique. Ce que Veblen appelle le vêtement transcendant et spirituel. Cependant, cette morale vestimentaire dépend du contexte, c'est-à-dire l'époque, la société ou encore la classe sociale. Les vêtements à la mode sont définis comme somptueux, mais Bell insiste sur le fait que les costumes des samouraïs ou des hallebardiers de la Tour de Londres sont aussi respectables et somptueux du fait qu'ils n'ont jamais été à la mode. [...]
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