Église Saint-Nizier, staut des prostituées, protestation collective, mobilisation, Lilian Mathieu, féminisme, mouvement contestataire
Les prostituées, marginalisées, n'ont pas de traditions protestataires, de répertoire d'actions collectives et ne savent pas se mobiliser. Malgré tout, des ressources internes (hiérarchisation des rapports sociaux, solidarité) et le soutien de groupes externes, leur apportant un savoir-faire en matière d'action collective, permettent de structurer leur mobilisation. Ces actions montrent le nouvel enjeu de l'étude des mobilisations : arriver à ancrer, dans des groupes stigmatisés, l'idée de la pertinence du recours à l'action collective.
[...] Lecture croisée On peut rapprocher notre texte à celui d'Albert O. Hirschman : Exit, Voice and Loyalty. Il théorise 3 formes de réaction possibles face à un mécontentement : l'exit (mise en retrait), la voice (l'action collective) et la loyalty (acceptation de la réalité/exit volontaire). Ici, les prostituées essayent d'utiliser la voice comme moyen d'action mais sont finalement poussées à l'exit, leur parole ne s'ancrent pas, dans une société qui les marginalise. [...]
[...] Méthode Empirique et qualitative, basée sur l'étude de cas d'une occupation d'église lyonnaise par des prostituées en 1975. Elle a été complétée par des entretiens (verbatims), des analyses d'archives/presses +basé sur un modèle dit de « mobilisation des ressources », qui étudie les conditions pratiques d'émergence et les formes organisationnelles des mouvements sociaux. Structure L.M explique l'intérêt de cette étude de cas et l'utilisation du modèle de la « mobilisation des ressources » : L'étude des conditions d'apparition/de développement d'un mouvement chez des populations « exclues du jeu politique », expose la complexité des actions protestataires, remet en question la validité de la sociologie des mouvement sociaux et cherche à généraliser les mobilisations organisées par des groupes stigmatisés. [...]
[...] Une mobilisation improbable : l'occupation de l'église Saint-Nizier par les prostituées lyonnaises - Lilian Mathieu (1999) Auteur Sociologue, il est directeur de recherche au CNRS et à l'ENS de Lyon et membre du Centre Max Weber. Il étudie les mouvements sociaux, la prostitution et ces caractéristiques à travers des enquêtes qualitatives de terrain. Thème Les conditions du passage à l'action collective chez les prostituées, population marginalisée et stigmatisée Problématique Dans quelle mesure la mobilisation des prostituées lyonnaises, groupe jugé politiquement incompétent/ illégitime invite-t-elle à renouveler la sociologie de l'action collective, notamment les répertoires d'actions ? [...]
[...] Les différents sens de la mobilisation entre les alliés montrent que l'action collective se forme via des interdépendances évolutives entre acteurs/enjeux et ne peut être le fruit d'analyses a posteriori. Le mouvement, écourté, (expulsion rapide, absence de réponse des pouvoirs publics/de la justice, perte de certains soutiens et incapacité de se stabiliser) est aussi caractérisé par le désengagement des leaders, à l'acquisition d'une notoriété. Stigmatisés, « l'exit » est finalement plus attractif que la « voice » interrogeant alors l'apparition d'un nouveau champ d'étude des phénomènes de mobilisation : celui de la consolidation de la validité des enjeux. [...]
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