"La mise en scène de la vie quotidienne", Erving Goffman (1971) - tome II "Les relations en public"

Résumé du document

La difficulté d'associer formellement Goffman à l'interactionnisme symbolique découle du fait que l'œuvre de ce dernier ne se réduit pas à une analyse interactionniste. Pour lui, l'interaction sociale est guidée par le souci de ne pas perdre la face. La notion d'interaction prend une place très importante dans son œuvre. Il se centre non sur l'individu, mais sur l'interaction, usant de métaphores didactiques.

Parfois rangé parmi les excentriques voulant substituer aux rigueurs de la science les facilités de la médiation philosophique ou de la description littéraire, Goffman est devenu une des références fondamentales pour les sociologues, mais aussi pour les psychologues et psychosociologues.

Les éditeurs français ont décidé de faire sortir en 1973 "La mise en scène de la vie quotidienne " en deux tomes, alors que Goffman a écrit ces deux ouvrages avec 12 années d'écart. Tout semble séparer ces livres, réunis pour l'édition française. Le tome II "Relations in public" est sorti aux États-Unis en 1971. Cette œuvre traite plus particulièrement de la question de l'ordre social découlant des interactions en public des acteurs. Des constances goffmaniennes existent cependant au sein de ces deux ouvrages.

Extraits

[...] Cet espace se mesure par quelques mètres et à mesure que l'individu se déplace, certains signes potentiellement alarmants cessent d'être à portée alors que d'autres qui peu auparavant étaient hors de portée entrent dans le champ. L'individu s'efforce d'avoir une attitude compréhensible par les autres. L'individu cherche à se comporter comme s'il était lui-même afin de ne pas attirer les regards ; c'est l'auto - personnification qui se manifeste soit pour son intérêt propre, soit suite à un arrangement, soit sous la contrainte. [...]

[...] Goffman utilise pour son étude des méthodes éthologiques. Il se sert d'enceintes verbales par des marqueurs de fréquence (pas de généralisation absolue ou statistique) et des marqueurs distributifs (étude des comportements d'une unité de référence : la société américaine). Les interactions en face à face sont étudiées comme un sujet d'étude de plein droit ce qui n'avait encore jamais été fait. Goffman ne s'intéresse pas tant à l'ordre social qu'il définit comme les pratiques sociales courantes, les modèles d'adaptation aux règles. [...]

[...] La mise en scène de la vie quotidienne, tome II Les relations en public (1971) L'auteur Sociologue, linguiste américain d'origine canadienne né à Mannville, Alberta Canada, le 11 juin 1922 et décédé à Philadelphie, en Pennsylvanie, le 19 novembre 1982. Rattaché à l'École de Chicago, il s'écarte des méthodes dites quantitatives et statistiques pour privilégier l'observation participante. Ainsi dans un précédent ouvrage : Asiles (Études sur la condition sociale des malades mentaux et autres reclus publié en 1961), il consacre deux années à étudier un asile. [...]

[...] Ces normes sont censées régler la vie publique et plus spécifiquement les réunions d'individus. Donc, les normes définissent notre comportement et le processus de contrôle social décourage les infractions, mais pour Goffman, la question centrale n'est pas l'obéissance ni la désobéissance, mais plutôt les occasions qui donnent lieu à divers types d'activités réparatrices. La fonction de l'activité réparatrice est de changer la signification attribuable à un acte, de transformer ce qu'on pourrait considérer comme offensant en ce qu'on peut tenir pour acceptable. [...]

[...] Par exemple, un homme s'aperçoit que la Volkswagen bleue dont il essaye de déverrouiller la portière n'est pas la sienne, il s'écarte, considère sa clé qu'il tient à distance pour mieux la voir et hoche la tête perplexe. Les échanges réparateurs sont donc des dialogues rituels qui remédient aux déviations des règles. Les signes du lien L'individu est relié à la société par l'intermédiaire de deux attaches principales : l'appartenance pour les collectivités et les relations sociales pour les autres individus. À son tour il contribue à faire de la société un réseau en reliant à travers lui-même les unités sociales qui lui sont reliées. [...]